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Lutte contre la corruption : sont-ils tous propres ?

Le Président de Transition, dans une de ses rares prises de parole, s’est penché sur la question de la corruption. Il dit, avec conviction face à ses ministres et aux membres de l’OCLEI (Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite) et ceux du Bureau du Vérificateur Général, que la corruption est un axe central de sa volonté de refondation du Mali. Il est beau le discours mais l’auditoire est chimérique.

En 2014, il nous a été servi, à maintes reprises, ces envolées lyriques sur la corruption et sa fin. L’année était dédiée à cette lutte. La suite est connue. La transition rectifiée nous apprend qu’elle consacre neuf mois (durée de cette phase de la transition) à la lutte contre la corruption et nous abreuve de métaphores pour faire croire en une chimérique action utile.

Les arrestations, sans procès, ont donné du vent à moudre au peuple, qui se contente d’un rôle d’auditoire et non d’auditeur. Les louanges fussent depuis les arrestations discutables de Soumeylou Boubeye Maiga, Fily Sissoko, Mahamadou Camara, Adama Sangaré et j’en passe. Le peuple du M5 se réjouit sans noter qu’une détention provisoire est loin d’être significative d’une action en justice aboutie. Le peuple dans sa majorité, loin de s’imaginer une quelconque déception, est dans l’euphorie du moment sans percevoir la duplicité du discours et surtout l’agenda qu’il sert.

Les services de contrôles, depuis ces nombreuses années, ont toujours produit des rapports avec des chiffres qui écœurent. Ils ont dénoncé la gangrène de la corruption, cité des services et des chefs de services qui se sont adonnés à des jeux dangereux avec les biens publics ; ils ont donné des dossiers à la justice qui, curieusement, est plus prompt à arrêter des artistes en maillot de bain plutôt que des cadors du vol public. Il n’est pas ici question des acteurs de premiers plans mais bien de toutes ces petites mains au service de ces loups politiques. La réalité de la corruption dans nos administrations ne peut se dissocier du principe de la meute. On ne vole pas seul dans la fonction publique. Quels sont donc les acteurs de la chaîne ?

Dans le cas précis du récent rapport de l’OCLEI qui incrimine un ancien directeur de l’INPS, comment se limiter à ce dernier sans faire mention de son conseil d’administration qui valide l’ensemble des décisions qui ont conduit aux dérives constatées. Comment mettre de côté le service de contrôle interne ou encore celui de l’inspection des services publics ?

Lutter contre la corruption, c’est avant tout des actions fortes. La lutte contre la corruption, c’est avant tout des personnes fortes et qui n’ont rien à se reprocher. Dans le gouvernement Choguel, sans l’épargner lui qui a un dossier pendant à la justice, combien de ministres sont cités ou ont été cités dans des affaires ? Quel est le passif des ministres putschistes (Wague, Camara ou encore Modibo Koné ?) et quel est la réalité de leurs biens aujourd’hui ? Le Président de la transition est-il au-dessus de la mêlée quand il est question de villa construite en son nom dans la ville garnison, sans que nous n’ayons de démenti formel ?

 

Source: Bamakonews

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