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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : LES AMBASSADEURS DES PAYS DE L’UE AU MALI FUSTIGENT LA POSITION DE L’UNTM

Parmi les nombreuses journées consacrées par les Nations Unies pour tel ou tel évènement, il y en a qui sont commémorées avec moins de retentissement que d’autres, du fait certainement d’un déficit de médiatisation. Au nombre de ces journées qui pâtissent de ce déficit de médiatisation, il y a “la journée internationale de la lutte contre la corruption’’ qui est célébrée le 9 décembre de chaque année.

 

Signalons que c’est depuis le 31 octobre 2003 que l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté la convention contre la corruption et depuis lors, la journée du 9 décembre, année après année, est destinée à nous rappeler l’importance de protéger nos institutions de toute tentative de collusion et de corruption, en ce qui concerne la gestion des Affaires Publiques. C’est dans cette optique que les autorités nationales maliennes ont jugé utile et nécessaire de créer des structures destinées à mener la lutte contre la corruption. L’Office Central de Lutte contre la corruption et l’Enrichissement Illicite (OCLEI) est une de ces structures mises en place pour répondre aux besoins d’une lutte efficiente contre le phénomène de la corruption et de l’enrichissement illicite. Si les maliens, dans leur majorité écrasante, se sont réjouis de la création de cet outil anti-corruption, il faut dire que leur déception et leur surprise ont été grandes lorsque la ‘’Toute Puissante Centrale Syndicale’’, à savoir l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), a revendiqué la suppression pure et simple de l’OCLEI.

Ce point de revendication a surpris plus d’un et la réaction des comités syndicaux ne s’est pas fait attendre. Ils n’ont pas tergiversé pour signifier leur opposition à la centrale ‘’mère’’, concernant certaines revendications syndicales au nombre desquelles la dissolution de l’OCLEI

Dans une lettre circulaire, la Coordination des comités syndicaux de la DAF, des DRH, des CPS et des DFM de la Primature et des Départements ministériels, signifie à l’UNTM que « sur la suppression de l’OCLEI, l’assemblée générale reste convaincue que la lutte contre la corruption est un devoir syndical et par conséquence, nous devons porter main forte à toutes les structures de contrôle et de vérification pour la déontologie, l’éthique et de notre engagement auprès des militants ». En abondant dans le même sens que la coordination des comités syndicaux, les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne accrédités au Mali fustigent, eux-aussi, la position de l’UNTM quant à sa doléance se rapportant à la suppression de l’OCLEI. Ces diplomates européens ont saisi l’occasion de la journée internationale de la lutte contre la corruption, à savoir le 9 décembre 2020, pour s’entretenir avec qui de droit. Ainsi les ambassadeurs  du Danemark, de la France, de l’Allemagne et  des Pays-Bas ont eu un entretien avec Moumine Guindo, le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. Au cours de cet entretien, les diplomates ont estimé que l’OCLEI, en tant qu’organe de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, est un partenaire d’une importance capitale pour eux.

La rencontre a été sanctionnée par un communiqué commun dans lequel il est écrit « Nous représentons un ensemble de missions diplomatiques et partenaires internationaux qui considèrent la lutte contre la corruption et la délinquance financière comme priorité à soutenir »

S’il est vrai que n’ont participé à cette rencontre que quatre diplomates européens, il faut aussi dire que ces quatre sont porteurs de mandats des ambassadeurs des Etats Unis d’Amérique, du Royaume-Unis, du Canada, de la Suède, de la Belgique, de la République Tchèque et de la Norvège. Cette délégation des quatre diplomates a aussi été chargée de féliciter, au nom de l’Union Européenne,  le gouvernent de la transition pour avoir annoncé sa ferme volonté de faire de la lutte contre la corruption, une de ses priorités. On voit donc qu’en ce qui concerne la lutte contre la corruption, l’UNTM a tout simplement été très mal inspirée et il est évident que sa doléance se rapportant à la suppression de l’OCLEI ne soit qu’un simple vœu pieux. En tout cas, aussi bien les populations maliennes que les partenaires techniques et financiers (PTF) du pays sont convaincus que le rôle de l’OCLEI est essentiel dans la politique de prévention de la tare qu’est la corruption. Dans ce cas le maintien de cette structure est d’une importance capitale.

 

El Hadj Mamadou GABA

Source : Le Soir De Bamako

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