Profitant de la présentation de ses vœux aux Maliens, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé que 2014 serait l’année de la lutte contre la corruption. Depuis décembre, une centaine de dossiers sont déjà devant le juge, et les auditions de nombreux cadres et personnalités ont commencé. Selon des sources proches du pole économique, depuis jeudi, des hommes d’affaires ont été interdits de sortir du territoire national.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré 2014, année de la lutte contre la corruption. C’était à l’occasion de la présentation de ses vœux le 31 décembre à la Nation. Et des hommes d’affaires ont été interdits de sortir du territoire national. Les bureaux au pole économique, qui reçoivent les cadres entendus dans les dossiers de la lutte contre la corruption, deviennent exigus tellement qu’ils voient du monde défiler. On y retrouve des anciens ministres des Finances, des directeurs généraux, des directeurs financiers ou encore des banquiers. Les interrogatoires durent parfois plus de treize heures par jour.
Les montants des sommes détournées ou à justifier donnent le vertige. On avance le chiffre de près de 50 milliards de francs CFA pour moins de vingt dossiers. A côté de probables petites manœuvres pour détourner quelques sous, il y a aussi probablement de gros scandales en perspective.
C’est le cas de l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile. Le vérificateur général, le « monsieur anticorruption » au Mali, affirme déjà que la procédure d’attribution de cette licence n’est pas du tout orthodoxe. En clair, on soupçonne le versement d’énormes pots-de-vin.
Dans ce dossier, il est notamment question d’un homme, un ancien ministre sous le président ATT et conseiller spécial de l’un des Premiers Ministres de la transition, qui se serait rendu discrètement dans un pays voisin du Mali, pour récupérer une grosse mallette.
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, le PDG du PMU-Mali et deux proches collègues ont été convoqués le vendredi 27 décembre au pôle économique pour être placés en garde à vue aux environs de 16 heures. Les enquêtes sont actuellement conduites par le commandant de gendarmerie, Amadoun Traoré. Selon des sources généralement bien informées, c’est le ministre de la justice en personne qui aurait demandé, à travers une lettre signée par son secrétaire général, d’interpeler les responsables du PMU-Mali. L’élément déclencheur de cette décision du ministre serait la sortie médiatique du Vérificateur Général dirigée contre le PM-Mali sur les antennes de notre confrère de RFI.
Rassemblés par Fombus
Source: Le Débat