Depuis plus de deux ans, la scène politique au Mali est marquée par un constat alarmant : l’absence quasi-totale des partis politiques dans leur sphère d’influence. Cette situation a engendré un climat de lourdeur et de stagnation sur le plan politique, nuisant à la cohésion nationale, déjà mise à mal par les multiples crises que traverse le pays. La question se pose alors : pour combien de temps encore la scène politique nationale restera-t-elle aussi inerte ?
Bamada.net-Les partis politiques jouent traditionnellement un rôle crucial dans la vitalité démocratique. Ils sont les principaux acteurs des débats publics et les garants de la pluralité des opinions sur les grandes questions nationales. Leur absence prolongée des espaces de concertation et d’analyse des enjeux nationaux accentue la difficulté du Mali à trouver des réponses concertées et équilibrées aux défis qui le frappent. Face à cela, la société civile, bien que toujours présente, ne peut à elle seule combler ce vide. Certes, elle s’exprime sur la vie nationale par ses critiques, suggestions, et parfois même son soutien, mais la dynamique politique nécessite l’engagement actif des partis.
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L’absence des formations politiques sur la scène nationale s’ajoute donc à une situation déjà complexe. Le Mali est en proie à des crises multiples, notamment sécuritaires, avec des actes de terrorisme et de banditisme qui freinent son développement économique et social. Le pouvoir de Transition, à juste titre, a érigé ces défis en priorités absolues, avec pour objectif de restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire. L’urgence sécuritaire impose des mesures fermes pour garantir la sécurité des populations, en déployant l’administration et en débarrassant le pays des forces terroristes.
Cependant, dans ce contexte où la Transition est dirigée par une autorité militaire, il demeure essentiel que les partis politiques reprennent leur place. Leur rôle va au-delà de l’animation des débats : ils sont des partenaires potentiels dans la recherche de solutions, dans la formulation de propositions constructives pour une sortie de crise. En collaborant avec les autorités de Transition, ils pourraient contribuer à renforcer la paix sociale et la cohésion nationale, des éléments indispensables pour redresser le pays.
L’inertie politique actuelle ne peut perdurer sans risquer d’aggraver la fragilité institutionnelle du Mali. Il est primordial que les formations politiques réapparaissent sur la scène nationale et jouent leur rôle de moteur de la démocratie. En l’absence de cette dynamique, une question fondamentale se pose : un pays peut-il être gouverné durablement sans la participation des partis politiques ?
Qu’on le veuille ou non, la Transition ne sera pas éternelle. À un moment donné, les partis politiques devront reprendre les rênes du pays, même si de nouveaux visages émergeront probablement. Il est donc crucial que cette réinsertion se fasse dans un esprit de collaboration et de concertation, pour que la paix sociale et la stabilité puissent prévaloir.
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L’avenir politique du Mali dépendra, en grande partie, de la capacité des acteurs politiques à se réengager activement dans la gestion de la nation. La bonne volonté de toutes les forces en présence sera nécessaire pour assurer un retour harmonieux à une vie politique dynamique et inclusive. Il est temps que les partis politiques prennent conscience de leur responsabilité historique et se réinvestissent dans la vie publique, pour le bien de la nation.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net