Au Mali, la situation va de mal en pis. A cet effet, les responsables de l’Union pour la république et la démocratie(URD) pensent que le président IBK est dépassé par la situation. Ils lui demandent, pour l’intérêt et le bonheur du Mali, d’avouer son impuissance et de présenter purement et simplement sa démission.
Cette demande a été faite à la faveur d’une conférence animée, lundi 25 juillet 2016. Cette conférence intervient après un deuil national de trois jours suite à la tuerie d’une vingtaine de soldats à la base militaire de Nampala. La conférence était animée par le premier vice-président de l’Urd, Pr Salikou Sanogo, le chargé à la communication du parti, Me Demba Traoré, le secrétaire général du parti, Madani Traoré, Me Boubacar Karamoko Coulibaly et Seydou Diawara du parti de la poignée de main. Le ton de la rencontre a débuté par une projection de film retraçant ce que le parti appelle « le mensonge d’Etat ».
Juste après cette projection, le 1er vice président le Pr Salikou Sanogo a indiqué que le 19 juillet 2016, le camp militaire de Nampala a été attaqué par des hommes lourdement armés. L’URD a immédiatement condamné ces actes. Le ministre de la défense déclare le même jour à la Télévision nationale que “nos forces sont revenues prendre le contrôle du camp et sécuriser la ville”. Son message a été relayé par son homologue de la communication, porte-parole du Gouvernement sur RFI le lendemain 20 juillet 2016. « Au même moment les populations de Nampala étaient abandonnées à elles mêmes. Aucun renfort n’était présent dans la ville. Le maire de Nampala, entre autre, interrogé par la presse malienne et internationale dont Jeune Afrique, a démenti formellement les propos tenus la veille par les deux ministres », a-t-il regretté. Avant d’ajouter : « Nous savions que le mensonge d’Etat était le sport favori du régime IBK, mais de là à vouloir rassurer tout un peuple, après des faits aussi graves qu’intolérables, par des mensonges grotesques, constitue le pire des mépris qu’un régime peut avoir envers son peuple ».
Des questions sans réponses
Au cours de la conférence, le vice président de l’Urd a invité le président IBK à répondre aux questions qui taraudent les esprits à savoir: Pourquoi mentir en disant que Nampala a été sécurisée alors que rien n’en était ? Si la ville était réellement sécurisée pourquoi le Président de la République ne s’y est pas rendu pour célébrer nos vaillants soldats tombés sur le champ de l’honneur ? Qu’est-ce qui s’est passé réellement ? Qu’est-ce que le Gouvernement cache au peuple ? Devons-nous continuer à assister désespérément à l’assassinat lâche et barbare de nos vaillants soldats ? Pourquoi nos forces ne sont pas suffisamment outillées pour faire face à l’ennemi ? Qu’est-ce qu’on a fait de la loi de programmation militaire votée à l’unanimité par l’ensemble de nos députés ?
Pour mensonge d’Etat, le conférencier a invité les ministres Tieman H Coulibaly et Mountaga Tall de démissionner. D’autant plus, selon les responsables de l’URD, c’est la énième fois que Nampala fait l’objet d’attaques mais aucune disposition sérieuse n’a été prise par les autorités afin d’en empêcher cela. « Où sont les hélicoptères dont l’acquisition avait été annoncée il y a quelques mois ? Il est vraiment temps que le Président de la République explique aux Maliens pourquoi notre armée ne dispose pas encore d’avions et d’outils adéquats de combats. Sachant pertinemment que le Président de la République, dès l’entame de son mandat a pu se procurer très rapidement aux frais du contribuable, un avion présidentiel sous le vocable “avion de commandement “au prix d’achat jusque là inconnu du peuple, Qu’est-ce qui empêche le Mali d’acquérir ces instruments essentiels pour la sécurité de nos forces armées et de notre pays? Quels sont les amis du Mali qui refusent que nos FAMA soient équipées d’armes aériennes? ». Voilà une série de questions soulevée par les responsables de l’URD. Selon eux, au-delà de l’incompétence avérée du Ministre de la Défense, le Président de la République n’est pas exempt de reproches et en tant que chef suprême des armées, il a l’obligation de s’expliquer et de dire la vérité sur le sous- équipements endémiques de notre Armée. « IBK d’avouer son impuissance et de rendre le tablier à cause de l’intérêt national et le bonheur des maliens », ont-il indiqué.
Kidal abandonné par le président IBK
Sur la situation de Kidal, les responsables de l’Urd ont souligné que des combats violents ont opposé le Gatia et le Hcua les 21 et 22 juillet 2016 à Kidal. Le bilan est lourd. Pour l’Urd, le Président de la République n’a pas jugé utile de s’exprimer. Et le 1er vice-président de marteler : « Le Gouvernement, à travers son porte-parole, a produit un communiqué très confus sur l’identité des belligérants dans lequel il n’a pas cru bon condamner les violences en se contentant tout simplement d’affirmer ” qu’il suit avec gravité les affrontements…” Et pire, le Gouvernement poursuit en ses termes : “En conséquence, le Gouvernement de la République du Mali demande à la CMA et au HCUA de faire preuve de retenue et d’arrêter les hostilités dans l’intérêt supérieur des populations. ». A l’en croire, cette affirmation prouve à suffisance que le Gouvernement a abandonné la ville de Kidal car ne sachant même pas que les hostilités ont opposé le GATIA et le HCUA (Groupe membre de la CMA) et non la CMA et le HCUA.
En définitive, selon les responsables du principal parti de l’opposition « les dérives du pouvoir ont atteint un seuil dangereux mettant à nu l’incompétence du Gouvernement du Premier ministre Modibo Keita ». Et de conclure : « Nous arrivons à la triste conclusion que le Président de la République et son gouvernement font preuve d’incompétence patente et avérée. Les scandales et manquements d’une gouvernance vertueuse, le manque d’équipements de nos forces de défense en plus de la menace de partition qu’ils font peser sur le pays par leur entêtement à vouloir appliquer un accord totalement à rebours de la volonté du peuple en constituent la parfaite illustration. Aujourd’hui le Président de la République et son Gouvernement doivent reconnaître, pour leur honneur, pour celui du Mali et pour le bonheur des maliens qu’ils sont dépassés par les événements et tirer les conséquences de leur incompétence. Ce sera justice ».
Agmour
Source : Le Pays