C’est un dossier qui inquiète l’opposition et les manifestants pro-européens, qui continuent d’occuper la place de l’Indépendance à Kiev : le gouvernement ukrainien a approuvé mercredi un programme de coopération avec la Russie et plusieurs ex-républiques soviétiques. Il s’agit d’un pas vers l’Union douanière pilotée par Moscou, ce projet cher à Vladimir Poutine. Pour autant, l’Ukraine ne semble pas pressée de rejoindre cette organisation.
Le document approuvé par le gouvernement Azarov ne « prévoit pas l’adhésion de l’Ukraine à l’organisation », s’est empressé de commenter Viktor Souslov, le fonctionnaire chargé des négociations de rapprochement avec l’Union économique eurasiatique, ce vaste espace de libre-échange entre anciennes républiques soviétiques, que Vladimir Poutine ambitionne de lancer dès l’année prochaine.
Pour l’instant, l’Ukraine se borne donc à définir son programme de coopération d’ici 2020 avec les membres de l’Union douanière, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan.
Le Premier ministre a expliqué qu’il prévoyait « un développement des liens économiques et commerciaux dans les domaines tels que l’industrie, l’aérospatiale, la construction navale, l’agriculture et le tourisme ».
Kiev espère ainsi dynamiser les échanges avec ces Etats et en particulier avec la Russie, pays avec lequel les liens se sont resserrés après la décision des autorités ukrainiennes de renoncer à signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne.
Selon le quotidien Kommersant Ukraina, qui affirme s’être procuré le document adopté en Conseil des ministres, aucun point de ce programme de coopération n’est de nature à nuire à un éventuel rapprochement de Kiev avec Bruxelles. Il ne devrait donc pas être contesté par ceux qui, à l’abri des barricades de la place de l’Indépendance, continuent de scander « l’Ukraine c’est l’Europe ! ».
rfi