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Loulouni, Kai, Nimbougou(cercle de Kadiolo) : les populations s’approprient de l’exemple du maire Dioumantène pour éponger les arriérés des salaires des ASC

Dans le cadre de la journée d’espace interpellations démocratiques, l’ONG SAVE THE CHILDREN, à travers son projet de plaidoyer sanitaire, financé par la firme Glaxon Smith Kline (GSK) a organisé des journées d’interpellations démocratiques sur la santé dans le district sanitaire de Kadiolo. L’événement s’est déroulé du 17  au 19 décembre 2018 dans les communes de KAI, LOULOUNI et NIMBOUGOU.

L’objectif visé est de trouver une solution commune et durable aux problèmes  sanitaires en général et les problèmes de salaires des agents de santé communautaires (ASC), en particulier. Pour la circonstance l’événement était sous la présidence de Dr Mallé Aissata Diarra, directrice de SAVE THE CHILDREN de la cellule de Sikasso en présence du préfet de Kadiolo, Alhousseyni TOURE, le sous préfet de Loulouni, Sissoko Moussokoro KAMISSOKO. Etait également présent, le médecin chef de Kadiolo, Dr Emilien DEMBELE, Dr Mahamadou DIAKITE du projet GSK de SAVE THE CHILDREN, le président du Conseil de cercle de Kadiolo, le  président du comité de soins essentiels (SEC), Amadou KONE, les élus et toutes les couches sociales ( les chefs de village, les femmes, les agents de santé et la jeunesse)  sans oublier Zahana DIARRA, le maire de Dioumantènè, une commune exemplaire dans la prise en charge des ASC.

Le thème retenu de ces journées d’interpellations démocratiques sur la santé   : « la rédevabilité entre les autorités communales et les populations est essentielle  si l’ont veut régler durablement les questions de santé communautaires ».  On pouvait lire sur la banderole : « chacun a un rôle à jouer pour y arriver ».

Le choix de ces communes n’est pas gratuit car elles sont en retard de paiements des salaires des ASC par rapport aux autres communes de Kadiolo. Pour ce faire, Zahana Diarra le maire de la commune de Dioumantènè est venu partager son expérience avec les trois communes en difficulté de paiement de salaire des ASC.

Le maire Zahana Diarra témoigne ainsi : « ma commune avait trois millions Fcfa d’arriérés  de salaire des ASC. Pour trouver une solution, d’abord j’ai consulté toute l’équipe communale et la population concernée. Ensuite   la solution trouvée est  de diviser les trois millions entre le nombre de personnes qui compose ma commune. Toute chose qui a donné  260 francs par personne. Et au bout de deux semaines, nous avons collecté 90% des trois millions », témoigne-t-il.  Après avoir partagé son expérience  Zahana Diarra le maire a prodigué des conseils : « cette réussite ne sera possible à condition que vous mettez l’esprit communautaire en avant et que vous sachiez qu’avec la décentralisation, personne ne viendra prendre notre problème de santé à notre place. C’est pourquoi, il nous faut la paix, la solidarité, l’entre-aide et que chacun joue sa partition. Le problème communal est une affaire de tous et non un village ».

 

Cette  expérience  exemplaire du maire de la commune de Dioumantène a été appréciée à juste valeur par trois communes notamment, Loulouni, Nimbougou et Kai. Par exemple, le maire de Loulouni propose que dans sa commune que chaque chef de famille des 33 villages paie 1200 francs parallèlement à 2000Fcfa des impôts afin de payer les 17 800 000FCFA  et prendre en charge des salaires des ASC. A Nimbougou, un chef de village a payé publiquement 25 000FCFA pour sa part afin de servir d’exemple aux autres. « Notre refus est que nous ne faisions pas confiance à nos maires qui nous trompent pour remplir leurs poches. Désormais nous nous engageons à payer c’est pourquoi je paie ma part », fustige un chef de village à Nimbougou.

Il est de même que Drissa Dembélé, maire de la commune de Kai qui  a confié la tâche au chef de village de recouvrer désormais les taxes de sa population.

Du coup , les populations et leurs autorités communales de ces trois communes se sont tous  engagés à payer pour éponger les  salaires des ASC en souffrance à l’image de la commune de Dioumantène.

Un engagement de ces populations qui a fait  dire Dr Mallé Aissata Diarra directrice de la cellule de l’ONG Save the children dans ses différentes interventions que  la santé n’a pas de prix mais elle a un coût.

Selon elle, chacun doit jouer sa partition pour l’obtention de  ce coût. L’occasion était bonne de rappeler que les communes concernées ou le projet GSK qui est le partenaire financier sanitaire dans ces dites communes se dirige vers sa fin.

« Que vous réussissez à  gérer vos problèmes sanitaires comme le préconise le système décentralisé, demeure notre souhait avant la date d’échéance du projet. Ce souhait ne sera possible qu’à condition que chacun apporte sa pierre à l’édification. Toute chose  qui nécessité une forte implication de toutes les couches sociales, administratives, communales, sanitaires et partenaires techniques », déclare Dr Mallé Aissata Diarra. Enfin la directrice de la cellule de l’ONG Save the children a annoncé la mise en place d’un comité de suivi des recommandations issues de ces journées d’interpellations démocratiques.

Dans le même sens, Dr Emilien Diarra, médecin chef de l’Hôpital de Kadiolo a ajouté « qu’aucun sacrifice n’est de trop pour la santé. »

Quand au préfet central de Kadiolo, ALHOUSSEYNI TOURE , il a demandé aux populations de ces communes de payer régulièrement leurs cotisations annuelles pour  le paiement de salaire des ASC et les paiements de référence d’évacuation vers le CSREF . Il s’est appelé les différents maires à serrer leur ceinture afin d’éviter que leur parole d’honneur ne tombe pas dans l’oreille du sourd.

Faut-il rappeler que conformément à son approche d’intervention dans le secteur de la santé qui est principalement axé sur le renforcement du système de santé communautaire en adéquation avec ses objectifs opérationnelles, SAVE THE CHILDREN, à travers son projet de plaidoyer sanitaire, financé par la firme pharmaceutique Glaxon Smith Kline (GSK), se propose de contribuer d’avantage au renforcement de la rédevabilité locale au niveau des communes de KAI, LOULOUNI et NIMBOUGOU qui fait face aux énormes problèmes dans le payement de la motivation de leurs agents de santé communales (ASC).  Elle se propose également d’apporter son appui technique et financier, au service local de développement social et de l’économie solidaire ( SLDS-ES)  à mobiliser d’avantage les communautés et les collectivités de  ces dites communes.

Ousmane Fofana, Envoyé spécial à Kadiolo

Mali24

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