Le Regroupement des Victimes de la Spéculation Foncière de Kati a organisé le dimanche dernier, une conférence de presse sur la spéculation foncière dans le cercle de Kati. Une conférence au cours de laquelle, l’honorable Bourama Tidiane Traoré, élu dans cette circonscription a dénoncé les abus et la complicité de certaines autorités administratives dont les juges, les députés, les Préfets, sous-préfets et Maires, etc.
L’honorable Bourama Tidiane Traoré qui était l’un des conférenciers était entouré par Bakary Niaré, Drissa Niaré, Karounga Cissé, tous du Regroupement des Victimes de la Spéculation Foncière à Kati et membres des Associations Pour le Mali (APM).
D’entrée de jeu, Bakary Niaré dira que leurs villages ne connaissaient pas la spéculation foncière avant l’avènement de la démocratie. Selon ses explications, c’est à partir de 2003 qu’ils ont commencé à être envahis par les spéculateurs fonciers dont les agences immobilières en complicité avec les services des Domaines qui spolient les terres des paysans en violation des droits coutumiers. Il a salué le combat du ministre Mohamed Ali Bathily qui se bat beaucoup pour le respect des droits des pauvres.
A sa suite, les représentants des villages victimes de spéculation foncière ont fait des témoignages.
« Nous sommes victimes de la spéculation foncière des agences immobilières en complicité avec le service des Domaines de Kati », explique Drissa Niaré. Selon qui, les agents du service des Domaines de Kati ont reconnu cette évidence lors d’une visite du ministre Bathily à Kati.
Selon Antoine Coulibaly qui vient de voir deux de ses proches arrêtés injustement puis relâchés provisoirement après l’intervention du ministre Bathily, son village (Toubana) ne dispose plus d’espaces cultivables à cause des spéculateurs fonciers. Même remarque de la part de Moriba Coulibaly qui a accusé le Maire de sa commune d’être complice de la spéculation de 200 ha de leurs terres agricoles sous prétexte d’un besoin de réserve foncière sur lesquels, 30 ha ont été vendus à des agences immobilières sans qu’aucun habitant du village ne soit consulté.
Le représentant de Wadagou-Sikoro a accusé les agences immobilières dont l’ACI et la SIFMA de spéculer sur toutes leurs terres en complicité avec certaines autorités de Kati. Tandis que Adama Diané de Dio-Magnambougou se plaint de Kola Niagadou qu’il accuse d’être le principal auteur de la spéculation sur leurs terres avec le détournement de plus de 480 ha avec à la clé des arrestations arbitraires contre des paysans qui tentent de s’opposer à ce projet.
Pour Klana Diarra, ce sont les autorités administratives qui créent toutes ces situations en se ralliant du côté des malfaiteurs au détriment de la population.
Prenant la parole, le député Bourama Tidiane Traoré a indiqué que tous les villages du cercle de Kati dont Bananzolé souffrent de spéculation foncière en particulier et de l’injustice en général.
« Les spéculateurs fonciers sont organisés en réseau avec les juges, préfets ou députés corrompus en complicité avec des autochtones qui n’hésitent pas à s’en prendre aux victimes lorsqu’elles se mettent en travers de leur chemin »,s’indigne l’élu de Kati. Qui a pointé un doigt accusateur contre les juges. Selon lui, les juges se basent sur l’indépendance de la justice pour commettre leurs forfaits. C’est pourquoi, il a invité les autorités à revoir les critères de recrutement des magistrats.
Le député Bourama Tidiane Traoré est revenu sur son problème avec l’ancien juge de Ouelessebougou, Diadié Touré. Pour lui, Dieu a tranché entre lui et ce juge lorsque, quelques mois après, il fut interpellé pour avoir mis la main sur une personne. Un comportement qui a obligé sa hiérarchie à prendre des sanctions contre lui en le relevant de sa fonction de juge de Ouelessebougou.
L’honorable Bourama Tidiane Traoré s’en est pris également à certains de ses collègues députés dont Hadi Niangadou qu’il accuse d’être le spéculateur N°1 de l’Assemblée Nationale. Pour lui, des gens comme Hadi Niangadou, pur ignorant ne sachant ni lire ni écrire n’ont pas leur place à l’Assemblée Nationale.
« C’est à cause de mes positions offensives contre certains systèmes qu’on m’a enlevé de certains postes de responsabilité. J’effectue depuis plusieurs années toutes mes missions à mes propres frais et j’en suis fier », à martèle Bourama Tidiane Traoré. Qui a également accusé son collègue Bafotigui Diallo d’être complice du Préfet de Kati en prenant des pots-de-vin en contrepartie de son silence dans le morcellement d’un espace scolaire.
Mais pour lui, la seule alternative face à tous ces problèmes est l’union sacrée entre les victimes pour barrer la route aux spéculateurs fonciers.
Modibo Dolo