C’est au cours d’une conférence tenue ce jeudi 30 juillet à la Maison de la Presse que Soumaila Cissé  a fait l’état des lieux de la gouvernance d’IBK. Il coupe ainsi  court à toutes les folles rumeurs qui  lui prêtaient un renoncement au combat de veille politique au profit des privilèges et autres avantages  dus au chef de file de l’Opposition selon les nouveaux statuts. La question que l’on se pose à présent est de savoir s’il se limitera seulement qu’à des Conférences de presse pour dénoncer la mal gouvernance ? Ou  imitera-t-il son ami Cellou Dalein Diallo de la Guinée spécialisé dans l’organisation de meeting et marche de dénonciation ?  Ou emboitera-t-il le pas à Agathon Rwasa du Burundi qui a accepté de devenir le 1^e vice président d’une Assemblée nationale  dominée par son opposant et  meilleur ennemi politique dont il a contesté l’élection ?

Son silence pendant de longs mois avait donné libre cours à toutes sortes  de supputation et d’interprétations alors que les sujets politiques ne  manquaient pas. Qu’il ait pris enfin la décision de sortir de sa réserve pour répondre à ses détracteurs, couper court aux rumeurs et dénoncer la mal gouvernance  ne peut être que  salutaire dans un pays où de scandale en scandale, la corruption a fini par  rouiller tous les circuits de l’Administration publique du sommet à la base. Ne dit-on pas qu’en gouvernance démocratique quand la Majorité faillit à sa mission, c’est vers l’Opposition que les regards  du Peuple se tournent ? Dernier rempart du Peuple face aux tenants du levier du pouvoir, l’Opposition doit occuper la place qui est la sienne et jouer pleinement son rôle de veille, en dénonçant, critiquant de même  qu’en proposant. Mais une Opposition qui critique sans proposer n’est pas constructive et manque de crédibilité.

Pour revenir à la conférence de presse du chef de file de l’Opposition, elle était plutôt une réplique et une diatribe véhémente contre la mal gouvernance du régime IBK, qu’il a qualifié de gouvernance à scandales. Doit-il se limiter à la dénonciation et aux critiques de salon ? Sait-il que l’Opposition reste le dernier rempart d’un Peuple abusé, meurtri et trompé, après que la société civile ait accepté d’aller à la soupe au tour du gâteau ?  Ou bien veut- elle laisser le champ libre à Oumar Mariko, comme à son habitude, de défendre le peuple contre ses prédateurs ?  Il était vraiment temps pour le chef de file de l’opposition de sortir de sa réserve léthargique surtout à un  moment où la République est menacée et secouée par les scandales dont les plus récents sont l’affaire des engrais frelatés  et la gestion calamiteuse des logements sociaux.  A ces  scandales s’ajoutent d’autres précédemment faits comme l’achat de l’avion présidentiel et les contrats d’armements militaires qui ont défrayé la chronique. Donc, après sa conférence de presse de clarification et de dénonciation tous azimuts, le Chef de file de l’Opposition est très attendu sur d’autres fronts avec d’autres actions pour lutter contre les malfrats de la République. L’Opposition doit surtout surveiller le Gouvernement comme du lait sur le feu afin qu’il travaille selon la loi rien que la Loi. Vivement donc d’autres interpellations à l’Assemblée Nationale  pour que les ministres lourdement impliqués dans les scandales puissent venir s’expliquer et éclairer la lanterne du Peuple.

        Youssouf Sissoko     

source : Inf@sept