Malgré les efforts fournis par le Mali et ses partenaires, la situation sécuritaire du pays reste toujours une préoccupation majeure. Partie d’une rébellion dans le septentrion, la menace sécuritaire s’étend à l’ensemble du pays avec des niveaux variables dû à la multiplication des obstacles.
Au moment où l’actualité est dominée par le début du DDR et la mort d’Hamadoun Kouffa le pays est encore loin de la stabilité souhaitée avec la récurrence des conflits intercommunautaires et la présence des djihadistes.
Le Mali est au bord de l’étouffement malgré les discours et les actions politiques outrageusement médiatisées. Six longues années, après le déclenchement des hostilités entre les autorités du pays et la rébellion, la crise sécuritaire du Mali est encore loin de connaitre son épilogue.
Des écoles encore fermées, des zones entièrement isolées, l’activité économique paralysée dans de nombreuses localités du pays, voilà en quelque sorte le bilan de l’ensemble des efforts fournis par les acteurs de la crise et cela malgré l’imposant dispositif sécuritaire déployé sur le terrain.
Un bilan, à défaut d’être négatif, demeure largement en deçà des attentes. Le sentiment d’une mauvaise approche de la question par les acteurs se renforce au gré des rebondissements à cause de la précipitation des autorités à céder aux moindres désirs ou revendications sans contrepartie conséquente.
La confusion qui règne sur le terrain impose aujourd’hui une nouvelle approche de l’insécurité, car la frontière entre terrorisme, narcotrafiquants, bandits armés, groupes d’auto défenses et ex rebelle est imperceptible et constitue en n’en pas douter un obstacle majeur à la stabilisation du pays tout comme l’effritement de l’autorité de l’Etat.
Les mesures de sécurité et la gestion de la crise dans sa totalité engendre plus de frustration que d’apaisement. L’interdiction de la circulation des motos dans certaines régions et le désarmement des chasseurs sont entre autres, certaines de ces mesures perçues par la population comme injustes et trop contraignantes.
Les accords pour la paix, malgré la lenteur dans sa mise en œuvre et ses imperfections est un outil de gestion de la rébellion qui ne prend pas forcement en compte la lutte contre le terrorisme, le banditisme et les narco trafiquants. Dans cette lutte, la population est surement et incontestablement l’allié le plus fiable sur lequel l’Etat doit s’appuyer.
Pour ce faire, les autorités doivent privilégier la restauration de la confiance en assurant sa présence auprès des populations durement éprouvée par les attaques et les mesures de sécurité contraignantes en vigueur.
Bouba Sankaré
Le Forum