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L’œil De Le Matin : Des millions de personne dans la ligne de mire d’une «menace existentielle» en Afrique !

«La terre sait comment revivre. Sommes-nous prêts à nous battre pour elle» ? C’est la question que pose Elhabib Benamara, un chroniqueur de «Le Quotidien d’Oran» (Algérie/parution du jeudi 17 avril 2025).

J’avoue que la lecture de cette chronique m’a amené à davantage prendre conscience du péril environnemental qui pèse sur le monde, notamment l’Afrique.

D’ailleurs, «Afrique à la croisée des chemins : Ruine ou renouveau ?» est le titre de cette chronique. «L’Afrique, berceau de la civilisation, traverse un moment critique de son histoire. Jadis riche en écosystèmes florissants et en ressources abondantes, elle fait aujourd’hui face à des crises sans précédent : sécheresses incessantes, forêts en disparition, sources d’eau asséchées et terres fertiles en plein effondrement», alerte notre confrère. Pour lui, notre continent n’est pas menacé par «seulement une catastrophe environnementale», mais il est dans la ligne de mire d’une «menace existentielle pour des millions de personnes».

Du Sahel aux rivières épuisées d’Éthiopie, rappelle Elhabib Benamara, la richesse naturelle de l’Afrique est en train de disparaître à une vitesse alarmante. Chaque heure, selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), l’équivalent de 300 terrains de football de sols fertiles se transforment en poussière. La désertification avale ainsi les terres agricoles, les récoltes s’épuisent et des communautés entières vacillent au bord de la survie. L’eau se raréfie, forçant des populations à parcourir des kilomètres pour une simple goutte, tandis que les conflits pour les ressources s’intensifient. «Mais, cette crise ne se résume pas au changement climatique. Une mauvaise gestion et des politiques court-termistes aggravent la situation», déplore notre confrère algérien.

Paradoxalement, bien que l’Afrique joue un rôle clé dans la capture du CO2 à travers ses forêts et zones humides, elle reçoit moins de 5 % des financements mondiaux pour le climat, indique le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Heureusement, rappelle le chroniqueur, «l’histoire de l’Afrique ne se limite pas à la souffrance. C’est aussi une histoire de résilience, d’ingéniosité et de renouveau».

C’est pourquoi l’espoir est encore permis avec «une révolution silencieuse en marche». Mais, elle nécessite «un combat pour restaurer la terre, récupérer l’eau et raviver l’espoir». En effet, un peu partout sur le continent, des individus ordinaires accomplissent des exploits extraordinaires en luttant contre la désertification, en récupérant des terres arides et en redonnant vie aux sols. L’auteur mentionne les «Trous de Zaï» au Burkina Faso. Il s’agit de «petits trous remplis de compost» qui attirent les termites, décomposent la matière organique et restaurent la fertilité des sols. Il met aussi en relief les «Terrasses en pierre du Tigré» qui ralentissent l’érosion, restaurent la végétation et redonnent vie aux rivières. Il est aussi question des barrages de sable au Kenya qui stockent l’eau de pluie et fournissent une réserve hydrique permanente à 500 000 personnes. Sans compter l’agroécologie et l’agriculture biologique qui aident les agriculteurs à réduire leur dépendance aux intrants coûteux, tout en augmentant la fertilité des sols par l’utilisation des semences locales et du compost.

L’eau et le sol sont inséparables, éléments fondamentaux de toute vie. Pourtant, une gestion irresponsable et le changement climatique continuent d’accélérer la désertification et l’insécurité alimentaire. La solution repose sur une rétention massive de l’eau et une régénération des sols. Face à la menace, il est important de pouvoir récolter des eaux de pluie, de la stocker et de réorienter les eaux pluviales pour recharger les nappes et soutenir l’agriculture. La reforestation et la restauration des zones humides est aussi une impérieuse nécessité, car ces écosystèmes naturels agissent comme des réservoirs et sécurisent l’approvisionnement en eau. L’accent doit être mis aussi sur la régénération des sols à travers l’agroécologie et le compost naturel qui restaurent la capacité des sols à retenir l’humidité. Notre confrère conseille aussi l’agriculture en courbes de niveau et en terrasses comme des pratiques qui préviennent l’érosion et stoppent la progression du désert.

Le scientifique slovaque Michal Kravèík et son équipe ont démontré que l’urbanisation et l’agriculture industrielle perturbent le cycle naturel de l’eau, accélèrent l’évaporation et appauvrissent les sols. Leur ouvrage, «Le Nouveau paradigme de l’eau», prône des solutions inspirées de la nature comme l’installation de «ceintures végétales» pour ralentir l’écoulement et favoriser l’infiltration. Ils mettent aussi en relief d’autres techniques agricoles régénératrices pour améliorer la structure du sol.

En tout cas, il est urgent d’agir car, selon Elhabib Benamara, le Sahara engloutira encore 100 000 hectares cette année si rien n’est fait. Certes, la «Grande muraille verte» a déjà restauré 18 millions d’hectares. Mais, cela ne représente que seulement 4 % de son objectif pour 2030. Il est donc indispensable d’investir davantage pour accélérer les efforts de protection de notre environnement. Ce qui suppose une réelle volonté politique.

Il le faut non seulement pour accroître les financements écologiques, mais aussi et surtout pour freiner ces multinationales qui profitent du détournement des fonds climatiques pour accaparer les terres et l’eau. «La bataille pour l’avenir écologique de l’Afrique est aussi une lutte pour la justice. L’Afrique n’est pas condamnée à la ruine, elle est en train de se réveiller. Sauver ses terres, c’est restaurer sa dignité, son héritage et la promesse d’une abondance retrouvée. La terre sait comment revivre», conclut Elhabib Benamara, le chroniqueur de «Le Quotidien d’Oran» (Algérie). Notre continent est donc véritablement à la croisée des chemins.

Et pour le sauver du péril environnement, il faut que chacun prenne conscience qu’il a un rôle à jouer, que les populations comprennent qu’il s’agit avant tout de leur avenir et de celui des futures générations pour ne pas croiser les doigts et attendre que les décideurs politiques agissent. À elles (populations) de mettre la pression sur les dirigeants à tous les niveaux en faisant montre d’un intérêt incontestable pour leur environnement !

Moussa Bolly

Source : Le Matin
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