Dans un conflit foncier opposant deux villages du cercle de Diéma, Sagabara Moriba et Kana nous avons pu obtenir le procès-verbal du constat l’huissier demandé par le chef de village de Sagabara Moriba, Mama Magassa. Dans ce document, Magassa alerte sur un réel risque d’affrontement entre les deux villages suite à ce litige foncier.
Dans ce document, l’huissier de justice en la personne de Fafré Comocara déclare être saisi par le chef de village de Sagabara Moriba qui lui a déclaré : “Que son village Sagabara Moriba est propriétaire d’une bande de terre litigieuse sise Sagabara, commune rurale de Djankirdé cercle de Diéma depuis leurs ancêtres, environ 200 ans. Qu’avec la rareté des pluies et la non fertilité des terres, le village s’est un peu distancé de cette zone pour autre zone. Que le reste de leurs habitations se trouve sur ladite terre”.
Ce n’est pas tout, le chef de village de Sagabara Moriba persiste que cette bande de terre reste toujours l’espace vital de son village. Mais qu’à sa grande surprise ladite bande de terre litigieuse a été attribuée à un autre village du nom de Kana situé dans la commune de Diéma, différent de leur localité. Selon Mama Magassa, cette bande de terre a été attribuée audit village par le sous-préfet Bakary Dioman Diakité et le directeur national des eaux et Forêts, l’inspecteur général Ousmane Sidibé par décision n°2021-008/SPC-D en date du 29 Juin 2021. Dans le rapport d’huissier, le chef de village de Sagabara Moriba rappelle que chaque village a ses terres nourricières lui servant d’espace vital et a déploré cette décision qui selon lui n’est ni plus, ni moins qu’une violation des dispositions du code régissant les communes. “Que ladite décision crée une différence entre les villages. C’est une première dans notre cercle, le fait de nous retirer illégalement notre terre et la remettre à une commune différente de la nôtre ; provoquer un affrontement entre les deux villages”, a-t-il laissé entendre tout en qualifiant la décision d’attribution du Sous-préfet comme un excès de pouvoir.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali