“675 057 dollars US, 2 489 045 Euros, 64,29 carats de diamant et 561,2 kgs d’or saisis sur des voyageurs de 2015 à 2019″
Profitant de la présentation du thème : “La durabilité au cœur de l’action douanière pour des personnes, la prospérité et la planète”, l’Inspecteur des Douanes, Hassim S.B. Simpara, a fait le bilan des différentes activités menées par l’Administration des douanes maliennes. Il s’agit des différentes saisies d’armes, de pierres précieuses et devises frauduleuses, ainsi que la mobilisation des recettes douanières pour le Trésor public.
Comme à l’accoutumée, l’édition 2020 de la Journée internationale de la douane célébrée dimanche dernier a été marquée par une conférence sur le thème : “La durabilité au cœur de l’action douanière pour des personnes, la prospérité et la planète”. Ce thème a été présenté par l’Inspecteur des Douanes, Hassim Simpara, membre de la Sous-commission technique de la Journée internationale de la douane 2020. Une belle opportunité pour parler de la lutte contre le blanchiment des capitaux et la cybercriminalité, la protection des droits de propriété intellectuelle et la lutte contre la contrefaçon, la criminalité transnationale, le terrorisme et les trafics illicites.
Le conférencier a également évoqué la question de la mobilisation des recettes essentielles au développement et la facilitation des échanges pour l’amélioration du climat des affaires. Sans oublier la lutte contre le trafic des espèces menacées d’extinction et le contrôle des mouvements des déchets et produits dangereux.
“La contribution de la douane à mieux relever les défis sécuritaires, environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux est à examiner à travers trois dimensions, à savoir la dimension humaine et sociale, la dimension économique et la dimension planétaire. Il s’agit essentiellement de la contribution de la douane au développement durable, nouveau concept au cœur des politiques publiques de la plupart de nos Etats. Les actions douanières doivent non seulement renforcer ces piliers, mais aussi s’inscrire dans la durabilité” dira-t-il.
S’agissant de la sureté et de la sécurité des personnes, Hassim Simpara estime que la douane joue un grand rôle. “La contribution de la douane à la sûreté et à la sécurité s’effectue à travers la lutte contre la contrefaçon, la criminalité transnationale, le terrorisme, les trafics illicites, le blanchiment des capitaux et la cybercriminalité.
En luttant contre la contrefaçon, la douane protège le droit des créateurs, inventeurs et les consommateurs contre l’utilisation éventuelle de produits dangereux pour la santé des populations, lutte contre les réseaux mafieux et criminels…”, a-t-il souligné.
Le conférencier a profité de cette conférence pour parler des différentes opérations de saisie, notamment d’armes. Ainsi, de 2007 à 2019, la douane a saisi 628 armes, 162 876 munitions et à l’arrestation de 35 personnes. Au cours de l’exercice 2019, les agents de la douane ont procédé à la saisie de 196 armes et 5 518 munitions contre 1 arme et 52 munitions en 2018. Tandis qu’en 2016, ils ont saisi 163 armes et 58 444 munitions.
Le conférencier a aussi évoqué le Programme Global Shield lancé en 2010 avec comme partenaire l’Organisation mondiale de la douane (Omd) Interpol, Onudc…Il s’agit, à travers ce programme, de sécuriser les chaînes logistiques mondiales et renforcer la sécurité publique. Autres objectifs, c’est de prévenir la contrebande et le détournement illicite de précurseurs chimiques pour la fabrication d’engins explosifs improvisés. Ce programme couvre 102 pays dont le Mali. Et dans le cadre du Programme Global Shield, 175 explosifs et précurseurs ont été saisis dont 20 par la douane malienne.
En 2019, les agents de la douane ont saisi 3 277 explosifs et détonateurs contre 241 en 2018 et 280 en 2017.
Le Programme d’application des contrôles aux échanges stratégiques, et le contrôle des voyageurs ont été également évoqués. “Les enjeux sécuritaires ont amené les douanes à renforcer leur contrôle sur les passagers en faisant recours aux innovations technologiques permettant de cibler des passagers à haut risque”, précise Hassim Simpara. C’est ainsi que la douane malienne a saisi plusieurs quantités de produits prohibes (drogues) sur les voyageurs de 2015 à 2019. Il s’agit de 23 905, 06 kgs de cannabis, 30,5 kgs d’héroïne, 9,4 kgs de cocaïne et 2 247,4 kgs de Khat.
Parlant du financement du terrorisme, le Conférencier définit ce phénomène comme tout soutien financier aux actes terroristes, aux terroristes et aux organisations terroristes. “Les sources du financement du terrorisme sont diverses et variées. Elles peuvent provenir d’activités illégales comme légales” dira-t-il.
Selon le rapport Groupe d’Action Financière Internationale (Gafi) sur le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest, il ressort quatre typologies de financement du terrorisme. Il s’agit du financement du terrorisme par le commerce et d’autres activités lucratives, le financement du terrorisme par le biais des Organisations non gouvernementales (Ong) des organisations caritatives et des prélèvements, le financement du terrorisme par la contrebande d’armes, de biens et de devises par les passeurs de fonds et le financement du terrorisme par le trafic d’armes.
En dehors de ces sources, il existe d’autres sources de financement du terrorisme, selon Hassim Simpara, notamment le trafic illicite des biens culturels, de drogues, de minerais et d’autres pierres précieuses en provenance des zones de conflit.
De 2015 à 2019, la douane malienne a saisi des pierres précieuses et des devises frauduleuses sur des voyageurs. Ainsi, 675 057 dollars US, 2 489 045 Euros, 64,29 carats de diamant et 561,2 kgs d’or. Cela a été rendu possible grâce au partenariat avec la Centif, le Bcn Interpol, le Pôle judiciaire spécialisé.
“En collaboration avec d’autres structures, la douane participe de plus en plus à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Aujourd’hui, la douane travaille étroitement avec la Cellule nationale de traitement des informations financières à travers la Direction des contrôles après dédouanement” a-t-il souligné.
S’agissant de la mobilisation des recettes douanières, Hassim Simpara estime que c’est l’une des principales activités de l’Administration des douanes maliennes. Ces recettes, selon lui, sont indispensables au développement car elles permettent la réalisation d’infrastructures socio-économiques vitales pour le pays. La douane malienne a contribué à l’alimentation du budget d’Etat au cours des années 2017, 2018 et 2019 à hauteur de 1 640 milliards 723 100 000 Fcfa.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Journal Aujourdhui-Mali