Alors que sa campagne de vaccination peine à produire les résultats escomptés, le Mali s’apprête à rétrocéder à la Côte d’Ivoire des » surplus de vaccins » AstraZeneca. Le stock à transférer s’élève à 100.000 sur les 156.000 doses de vaccins.
Le 5 mars dernier, le gouvernement malien a reçu 396.000 doses de vaccins AstraZeneca dans le cadre de l’initiative COVAX puis a démarré la campagne de vaccination le 31 mars. A ce jour, le Mali n’a pu inoculer que 141 349 vaccins alors que leur date d’expiration est le 10 juillet prochain. Cela même si le bilan épidémiologique fait état 14.417 cas positifs, 525 décès et 10.058 guéris.
C’est dans ce contexte que le Mali, la Côte d’Ivoire et Gavi Alliance ont signé, le 24 juin dernier, un accord, rédigé en anglais, pour rétrocéder 100.000 doses à la Côte d’Ivoire. Ce document, que L’Indépendant a pu consulter, précise que « le Mali n’est pas à mesure d’utiliser les surplus de vaccins avant la date d’expiration fixé au 10 juillet » et qu’il accepte de les transférer à la Côte d’Ivoire.
Selon les dernières informations, » un avion militaire ivoirien sera mis à disposition pour transporter les doses en Côte d’Ivoire « . La nouvelle ministre Diéminatou Sangaré, qui a signé l’accord au compte du Mali, semble être mise devant les faits accomplis puisqu’elle a pris fonction au moment où la campagne de vaccination se trouvait déjà dans l’impasse. Si le Mali n’a pas encore atteint 150.000 Maliens vaccinés, la Côte d’Ivoire était, à la date d’hier dimanche, à 743.963 doses administrées.
Ce piètre résultat est sans doute dû au manque de sensibilisation et communication autour de la vaccination. Car, très peu de personnes savent que des équipes de vaccination sont dans les hôpitaux, y compris des CSCOM. Le ministère de la Santé, dans une note à laquelle L’Indépendant a eu accès, évoque des » facteurs à la fois endogènes et exogènes « . En dehors de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao et Bamako, la vaccination n’a toujours pas démarré à Mopti, Tombouctou et Kidal.
Le département de la Santé qui parle de la » solidarité internationale » confirme que le Mali rétrocédera lesdites doses à la faciliter COVAX. Le Mali compte recevoir l’équivalent des doses cédées à la Côte d’Ivoire, lors de la deuxième phase de la campagne de vaccination, prévue partir du mois d’août prochain.
En clair, d’autres doses de vaccins sont attendus pour le mois d’août. Mais seront-elles utilisées pour protéger les Maliens de la pandémie ou rétrocédées cette fois-ci au Burkina Faso ou au Sénégal?
Moussa Sayon CAMARA
Source: l’Indépendant