Le directeur général de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ), Amadou Cissé a été relevé de son poste par Maouloud Ben Kattra le nouveau ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Selon nos sources, Amadou Cissé aurait été renvoyé pour faute grave et mauvaise gestion.
Le troisième rapport de la section des comptes de la Cour suprême, qui a été remis en début de la semaine dernière au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, n’a pas fait de concession à la gestion de l’APEJ. Sur instruction ferme des plus hautes autorités du Mali, la section des comptes de la Cour suprême a effectué des missions de vérifications au sein de certaines structures cette fois-ci bien ciblées dont l’APEJ où des cas de mauvaise gestion, de corruption, de népotisme, de clientélisme avaient été révélés. A l’issue de la mission au niveau de l’APEJ, les enquêteurs, après avoir décelé des manquements à tous les niveaux de fonctionnement de l’agence, ont formulé un certain nombre de recommandations dont la relève pure et simple du directeur général, Amadou Cissé. Quelques jours seulement après la remise du rapport au président de la République, les sanctions n’ont pas tardées. Elles commencent à tomber. La première « victime » est le DG de l’APEJ, Amadou Cissé qui se croyait inamovible, indéboulonnable à cause de ses rapports avec certains barons du parti présidentiel et même de la majorité présidentielle. Il a en appris à ses dépens.
Avait-il senti le coup venir ?
C’était attendu depuis l’arrivée du nouveau ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Maouloud Ben Kattra le courant ne passait plus entre les deux hommes. Leur rapport s’est très rapidement détérioré lorsque le ministre a effectué une visite inopinée à l’APEJ. A l’issue de laquelle il s’est rendu compte qu’il n’y avait aucun sérieux dans le travail au sein de cette structure. Le DG était absent à plus forte raison les autres cadres et agents subalternes de la boîte. Cette situation a mis le ministre hors de lui. Et avait décidé d’agir. Mais il fallait attendre le moment opportun. Ce moment est arrivé avec les conclusions accablantes du rapport de la section des comptes de la Cour suprême. Cette fois-ci, Amadou Cissé a été pris mains dans le sac.
Sentant que ses jours étaient de plus en plus comptés à la tête de l’APEJ, Amadou Cissé avait multiplié les rencontres nocturnes et secrètes avec certains responsables du BPN du RPM afin de se maintenir vaille que vaille à la tête de l’agence. C’était sans compter avec la rigueur et la ténacité de son ministre de tutelle qui a failli rendre sa démission si certains responsables du RPM arrivaient à lui exercer une quelconque pression.
De toutes les façons, le désormais ex DG de l’APEJ laisse derrière lui une structure agonisante. L’APEJ est à plat. Aucun programme sérieux n’est en cours présentement. Du stage de qualification au programme des volontaires en passant par l’installation des jeunes ruraux etc.. c’’est la léthargie ! L’ancien DG faisait du boucan pour rien. Les plus hautes autorités qui fermaient les yeux sur les mauvaises pratiques en cours à l’APEJ ont compris avant qu’il ne soit trop tard.
Ainsi, celui qui aura la lourde tâche de gérer l’héritage laissé par l’ancien DG aura du pain sur la planche. Il devra repartir à zéro tellement que l’APEJ est en lambeaux sur tous les plans : financiers, gestion des ressources humaines, manque de confiance des partenaires, des programmes en panne faute de ressources financières, d’initiatives, visions et de sérieux dans le travail etc..
Moussa Mamadou Bagayoko
Par L’Humanité