Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita est dans une situation inconfortable. Certainement à cause de son Premier ministre. Ce début de son second quinquennat n’est pas une partie de plaisir. Des fronts s’ouvrent de partout. IBK n’est pas forcement visé ; mais plutôt son Premier ministre.
Il est déclaré persona non grata par l’opposition et deux importants leaders religieux. Le Président IBK est entre le marteau et l’enclume. Sa réconciliation avec certains contestataires passe par le départ de son Premier ministre. Parmi ce lot, le Cherif de Nioro du Sahel et l’imam Mahmoud Dicko. Le 10 février dernier, devant un Stade du 26 mars plein et acquis à leur cause, ces deux leaders religieux ont clamé à qui veut l’entendre que le départ de Soumeylou Boubèye Maiga est la condition de leur réconciliation avec IBK. Mieux, ils ont promis de combattre le régime tant que SBM occupera la primature. Pour lier l’acte à la parole, l’imam Mahmoud Dicko et Bouyé Haidara viennent d’appeler à un nouveau rassemblement prévu ce vendredi.
Quand au Front pour la sauvegarde de la démocratie de Soumaila Cissé et la coalition des forces patriotiques d’Oumar Mariko, ils estiment que le Premier ministre est un frein au dialogue politique. Et ils ne ratent pas de circonstances pour réclamer à leur tour sa démission.
Dr Bocary Tréta veut un Premier ministre RPM ou rien. Sur les réseaux sociaux, ses lieutenants sont on ne peut plus critiques avec Soumeylou Boubèye Maiga. Par delà, le désamour est perceptible entre le chef du gouvernement et les députés. Pas plus tard qu’hier mercredi, interpellé par l’Assemblée nationale sur la dégradation de la situation sécuritaire du centre, Soumeylou Boubèye Maiga a refusé de répondre à l’appel des élus de la Nation. Les Analystes interprètent cette absence comme étant une stratégie pour éviter d’essuyer d’éventuelles critiques publiques des députés de la majorité présidentielle.
Aussi, le mur de confiance se rétrécie entre Soumeylou Boubèye Miaga et certains syndicats dont l’Union nationale des travailleurs du Mali qui s’est dressée de toutes ses forces pour obstruer la tenue des conférences sociales qui étaient programmées par le gouvernement. Les syndicats signataires d’octobre 2016 dénoncent régulièrement la tentative d’infiltration de leur synergie par le chef du gouvernent afin de saboter leur mouvement.
Malgré les multiples appels, Soumeylou Boubèye Maiga conserve son fauteuil. Parce qu’il a la confiance d’IBK. Et l’impasse demeure. Va-t-il partir de lui-même ? En tout cas de l’avis de certains analystes politiques, Soumeylou Boubèye Maiga, en décidant de sacrifier son poste, peut faciliter la tache à son autorité de nomination qui semble animé d’un esprit de reconnaissance vis-à-vis de celui qui est considéré comme l’artisan de sa réélection.
Oumar B. Sidibé
L’Indicateur du Renouveau