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L’imam devrait se taire

Seize mois après le lancement de son «Manifeste pour la Refondation du Mali » qui avait fait flop en février 2021, celui qui dit ne savoir pas tricher et se refuse de tergiverser, l’ancien très respecté et éclairé, Imam Mahmoud Dicko, revient à la charge et en appelle au peuple malien lors de la cérémonie d’hommage aux victimes des 10, 11 et 12 juillet organisées ce samedi 16 juillet 2022 à Badalabougou. Au-delà des youyous et des Takbirs des inconditionnels, ils doivent être vraiment déçus les nombreux partisans qui s’attendaient à de virulentes charges contre les autorités de la Transition avec lesquelles le divorce est désormais plus que consommé. Dans un one-man-show classique, le mufti le plus politisé d’Afrique, oubliant d’exiger justice pour les Martyrs, s’est contenté de lancer un message subliminal sans attaquer frontalement le régime des colonels en place. Qu’est-ce l’Imam a voulu faire passer comme message ? Consensus entre les talibés et les retardataires de la refondation ?

 

Peut-on refonder la République sous les hourras des takbirs ? Le syncrétisme n’est pas que républicain, il est aussi religieux et social de la part d’un homme qui a toujours su surfer sur les sentiments de ses compatriotes les plus crédules. Le président Assimi n’a-t-il pas toujours appelé et instruit l’inclusivité pour la conduite de la refondation ? Qui a empêché Dicko d’être un acteur majeur de cette phase ? C’est vrai qu’habitué à nommer les locataires du 4è étage de la Primature, l’Imam des Imams ne peut se contenter d’être un parmi les autres.

On aura compris que pour cette phase décisive du redressement qu’il sonne à la charge contre la citadelle des colonels, mais au lieu de ça, Dicko appelle au consensus : «…le devoir aujourd’hui et l’obligation de nous mettre ensemble pour redresser cette situation».

Comme dirait l’autre, l’Imam a largement dépassé le seuil du silence en matière de projection et de proposition pour la refondation du Mali. Si c’est pour se rappeler au bon souvenir du peuple, qu’il se contente de prêcher dans sa mosquée. Sinon les Maliens après six (6) mois d’embargo, pendant lesquels nul ne l’a entendu, se fichent éperdument de savoir les raisons de son invitation à Alger et du siège qu’il occupait lors du défilé ; des conjectures et des autojustifications aux critiques qu’il a subies. Sauf que Dicko oublie que lui-même a eu et a toujours ses activistes et vidéo-mans qui ne sont loin d’être peu loquaces.

Loin du guerrier attendu, l’Imam Dicko a affiché la posture d’un agneau et repris le narratif officiel servi depuis quelques jours quant aux suites de l’affaire dite des 49 mercenaires où il invite les Maliens à faire foi en les autorités (sous pression extrême) pour prendre des décisions pour l’intérêt du pays, donc à ne jeter l’huile sur le feu, à ne pas insulter et surtout à préserver les liens sacrés entre les deux peuples. Seul bémol quand il dit de ne pas ouvrir plusieurs fronts inutilement.

Au final, une sortie pour ne rien dire… Une déception de plus, une déception certainement de trop !

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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