Tunis accueille ce lundi une réunion spéciale consacrée à la Libye. Les représentants de quinze institutions financières, organisations régionales et internationales, ainsi que 40 pays arabes et occidentaux participeront à ce rendez-vous organisé par la mission de l’ONU. Invité également, le nouveau gouvernement d’union libyen parrainé par l’ONU et installé depuis le 30 mars à Tripoli, la capitale. Ce gouvernement, dirigé par l’homme d’affaires libyen Fayez Sarraj, hérite en effet d’une économie exsangue.

Le constat est sans appel pour l’économie libyenne, dont le budget dépend à 90% du brut. Le pays pétrolier écoule 410 000 barils, là où en 2011, il en produisait près de quatre fois plus. Une situation liée évidemment à la détérioration des contextes politique et sécuritaire.

Les deux autorités rivales n’ont pas hésité depuis 2014 à se disputer une partie des puits de pétrole et des circuits d’exportation. Une grande partie des installations pétrolières dans le centre du pays sont à l’arrêt à cause des combats.

Avec l’installation du gouvernement d’union à Tripoli, les recettes d’exportation devraient aller à ce nouvel exécutif. Ce dernier a déjà obtenu les cordons de la bourse puisque la banque centrale et la compagnie publique du pétrole se sont ralliées à lui.

Il était temps, les Libyens puisent dans leurs réserves depuis cinq ans. Certes, elles sont toujours estimées à 75 milliards de dollars, mais ces derniers mois, la population a pâti directement de la détérioration de la situation.

La chute des devises a provoqué une hausse des prix et alimenté la spéculation sur le marché noir. S’y ajoute une crise des liquidités. L’enjeu de la réunion de Tunis c’est d’étudier les moyens de remettre sur pied le budget de l’Etat libyen ainsi que son secteur bancaire.

Source: RFI