Pour la première fois depuis les affrontements de Tripoli, l’homme fort de l’Est libyen est sorti de son silence lors d’une rencontre organisée jeudi 6 septembre avec une trentaine de sages et de chefs des tribus. Khalifa Haftar a fait passer plusieurs messages, directement retransmis par la chaîne de télévision Al Hadath qui lui appartient. Il refuse ouvertement le projet de nouvelle Constitution qui devrait être entériné par le Parlement avant ce 10 septembre. Mais il a surtout parlé de Tripoli.
Ce n’est pas la première fois que Khalifa Haftar exprime sa volonté de marcher avec son armée sur Tripoli, mais c’est la première fois qu’il le fait d’une manière aussi directe et avec insistance.
A plusieurs reprises, il est revenu sur le sujet, jeudi, assurant que l’armée nationale libyenne qu’il dirige est prête et que la prise de Tripoli serait rapide. Dans ce but, il a révélé être en contact direct avec des forces des villes de Misrata et de Zentan. L’homme fort de l’Est libyen a assuré que des forces à l’intérieur même de Tripoli seraient également prêtent à faire assaut sur la ville.
Les affrontements des derniers jours sont en train de changer la géographie de présence des milices dans la capitale. « Nous n’allons pas laisser tomber Tripoli et le peuple libyen doit y vivre en sécurité », a déclaré Khalifa Haftar.
Des analystes qui lui sont proches multiplient les déclarations pour indiquer que le maréchal a le feu vert pour se débarrasser des milices à Tripoli avant novembre prochain, date à laquelle l’Italie a annoncé l’organisation d’une conférence internationale sur la Libye.
Rome milite pour des élections en 2019 alors que la France pousse vers l’organisation des élections en Libye avant la fin de l’année.
Quant à la Constitution, le maréchal considère qu’il faut remettre le projet à une période qui suit les élections et non pas qui les précède, « sinon, affirme-t-il, le peuple libyen va refuser le projet de Constitution ».
RFI