Après 8 mois de captivité, le Préfet de Téninkou est libre. Makan Doumbia enlevé au mois de mai 2018, sur la route de Téninkou, dans la Région de Mopti, a été libéré par ses ravisseurs depuis hier, mardi 19 février. Il se trouve en soins dans un centre de santé à Bamako.
C’est par des voies officieuses que l’on apprend très tôt dans la matinée d’hier la libération du Préfet de Téninkou, Makan Doumbia. Très peu d’informations sont disponibles sur les moyens employés pour libérer l’otage. S’agit-il d’une rançon ? D’un échange d’otages comme souhaité par les ravisseurs ? Ou d’une opération de ratissage qui a porté ses fruits ? On n’en sait pas trop. Même la corporation à laquelle appartient le Préfet dit ne pas savoir comment est intervenue sa libération. Ousmane Christina Diarra, Secrétaire Général du Syndicat des Administrateurs civils nous confirme la libération de son collègue. «Nous avons appris qu’il a été libéré. Nous avons fait vérifier l’information, ce matin (Ndrl: mardi) des sources très sûres et fiables on a su qu’il était libéré. Deux de nos Représentants ont été lui rendre visite. Pour le moment, il se porte bien physiquement et mentalement », nous a confié un Syndicaliste. D’autres sources nous informent qu’il était en soins au niveau de l’Hôpital Gabriel Touré.
Enlevé le 8 mai 2018, Makan Doumbia avait eu l’occasion de communiquer par deux fois avec les membres de sa famille. Sa corporation aussi s’est battue auprès des autorités pour sa libération.
Il y a moins d’une semaine, le Préfet apparaissait dans une vidéo aux côtés du Juge Soungalo Koné et du Gendarme Lassana Diarra. Ensemble, ils interpellaient le Gouvernement, pour la troisième fois, en ce qui concerne le Juge Koné, d’accéder à la demande de leurs ravisseurs qui n’est autres qu’un échange de prisonniers. Si au moment de rédiger cet article le Gouvernement n’avait pas encore communiqué officiellement, une source nous confirme l’ « échange » de prisonniers qui aurait eu lieu dans la soirée du dimanche.
Le sort des autres otages ?
Si le Préfet est saint et sauf, ses codétenus n’auraient pas eu la même chance. Les mêmes sources officieuses utilisées pour distiller l’information parlent de probable mort des autres détenus. Déjà, le site d’information, le Sahélien indiquait en milieu de semaine dernière cette information relative à la probable mort du Juge Soungalo Koné et du Commandant de Brigade de Guiré. Un article qui n’avait pas manqué de susciter la panique dans certains milieux. En tout cas, au lendemain de cet article, les Magistrats avaient demandé à leurs collègues de « déserter » les villes où ils se sentent en insécurité.
L’enchaînement des évènements depuis la publication de l’article du sahelien.com jusqu’à la libération du Préfet de Téninkou laisse persister des zones d’ombres et de nombreuses questions que le Gouvernement se doit d’éclaircir.
La logique de récupération avancée par certains analystes après la révélation du site sahélien fait son bonhomme de chemin en attendant que le Gouvernement veuille sortir de son silence.
Mohamed DAGNOKO
LE COMBAT