L’information sur la libération de l’ancien Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, s’est répandue hier comme une trainée de poudre. Elle a été donnée par nos confrères de Jeune Afrique. Puis, elle a été confirmée par le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël WAGUE. Aussi, le Parti RPM a fait un communiqué pour saluer la junte et s’est réjoui de la libération de son père fondateur. Mais que se cache derrière cette vraie fausse libération ?
Selon les informations concordantes, l’ancien Président a été libéré aux alentours de 3 heures du matin. Les mêmes sources rapportent qu’il a été ramené par des éléments des forces spéciales à sa résidence de Sébénikoro, actuellement sous haute sécurité militaire.
Peu après le renversement de son régime, la libération du Président IBK était au cœur d’âpres négociations entre les chefs du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et la CEDEAO, dont des représentants avaient pu le rencontrer. L’ancien président leur avait confié, à cette occasion, n’avoir aucune intention de revenir au pouvoir.
Mais IBK a été libéré comment et dans quelles conditions ? Cette libération s’inscrit dans le cadre des mesures d’apaisement initiées par le Comité National pour le Salut du Peuple. Ce, d’autant plus que la CEDEAO est restée constante sur son exigence de libération du Président Ibrahim Boubacar KEITA, ainsi que de toutes les personnalités civiles et militaires arrêtées.
En retour, les militaires espèrent un allègement, sinon la levée pure et simple des sanctions édictées contre notre pays qui n’en rajouteront qu’aux souffrances des populations.
Par contre, l’on s’interroge sur l’heure à laquelle l’ancien Président de la République a été ramené chez lui, à savoir 3 heures du Matin. Est-ce que cela s’inscrit également dans ce qui a été ressassé ces derniers jours, à savoir ‘’la sécurisation’’ ?
Le point sur lequel le constat est unanime, c’est que l’ancien Président Ibrahim Boubacar KEITA retourne certes, chez lui à Sébénikoro, mais il n’est pas libre. Pour preuve, tout éventuel déplacement à l’étranger pour des soins sanitaires est soumis à l’approbation des chefs du Comité National pour le Salut du Peuple qui devrait faire foi à la garantie offerte par la Conférence des Chefs d’État de la CEDEAO, en ce qui est de son retour.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN