« Nous allons entamer un arrêt de travail du lundi 4 jusqu’au dimanche 10 novembre. Pas de célébration de mariage encore moins de signatures dans nos mairies. Pas de service minimum ». C’est du moins, la riposte du Syndicat mixte de l’Inter collectivité déplorant l’incarcération de certains de ses membres, dont le maire du District de Bamako par le Pôle économique et financier.
Regroupant 26 communes de Bamako et alentours, le Syndicat mixte de l’Inter collectivités proteste contre l’arrestation de certains de ses militants détenus en prison alors qu’ils ne sont pas encore jugés. Il s’agit des maires du District de Bamako, de Mountougoula et de Baguinéda.
Sur ces sujets, la vice-présidente du Syndicat mixte de l’Inter collectivités, Mme KAREMBA Rokia DIARRA, a animé un point de presse, le vendredi dernier, au Musée de Bamako. Très indignée de la façon dont ces élus ont été arrêtés, elle déclare : « Personne n’a plus de respect pour nous. Depuis quelques jours, la justice vient nous enlever comme des poules et nous mettre en prison. Cela ne peut pas continuer ».
Et, en représailles contre ces détentions, le syndicat a décidé d’aller en grève d’une semaine allant du lundi 4 au dimanche 10 novembre.
« On est des élus. On est libre de faire la grève sans préavis. Pendant la période d’arrêt de travail, il n’y aura pas de signature ni de mariage. Et pas de service minimum », a indiqué Mme KAREMBA Rokia DIARRA entourée des élus des communes concernées.
Auparavant, elle a donné lecture de la déclaration du Syndicat. L’organisation de 26 collectivités, dans son document, estime que la privatisation de liberté de mouvement qui est imposée à ses membres présente plus d’inconvénients que d’avantages au regard de leur responsabilité.
À l’image des autres, Adama Sangaré lui seul est membre influent près de cinq grandes organisations sous régionales et internationale des maires, rappelle-t-elle. Il est notamment le président Afrique du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire et coprésident mondial du même forum ; membre de l’association internationale des maires francophones ; membre du comité exécutif du Métropolis.
En outre, le Syndicat mixte de l’Inter collectivités indique que le contexte est marqué par la concrétisation de certains projets de développement de la ville de Bamako tel que celui de création de la société de transport collectif par bus « BONIABA », pour lequel, sur invitation du partenaire chinois, Adama Sangaré devait conduire une délégation nationale à partir du 27 octobre 2019 dans le but de faire le choix de la gamme de bus pour Bamako. Donc, son incarcération représente en termes de création d’emplois et de retombées financières une perte considérable pour la collectivité.
« Avec son incarcération, tous ces efforts risquent d’être annihilés. C’est pourquoi nous estimons que la mise en liberté des maires du District de Bamako, de Baguinéda et de Mountougoula, qui n’entrave en rien la manifestation de la vérité des affaires pendantes devant la justice de notre pays, rapporterait plus à leurs collectivités », indique le document de plaidoyers du syndicat.
Par Sikou BAH