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L’honorable Schadrac Kéita : «les lois sur la promotion du genre ne sont pas faites pour désunir ou disloquer la société ou les familles, mais pour les consolider»

C’est en substance ce qu’a laissé entendre, l’honorable Schadrac Kéita, député élu à Tominian et non moins président de la Commission travail, emploi, promotion de la femme, de la jeunesse, des sports et protection de l’enfant de l’Assemblée nationale. C’était au cours d’un entretien que nous avons eu avec lui sur la promotion de la femme au Mali. Occasion pour ce député entièrement engagé pour la cause de la femme malienne, de parler de la politique du gouvernement en matière de promotion du genre, des démarches et des étapes qui ont permis d’obtenir le vote d’une loi de promotion du genre aux fonctions nominatives et électives au Mali.

honorable Schadrac Keita depute elu Tominian

Selon l’honorable Kéita, cette loi sur la promotion du genre ne date pas de cette législature. Il y a eu des projets de loi par le passé qui n’ont pas été votés. Il trouve que la démarche du gouvernement en matière de promotion de femme est jusqu’ici cohérente. Parce qu’il dispose d’une politique nationale  de promotion genre, ce qui est très important.  Car,  avoir une politique nationale du genre, c’est avoir une vision globale de ce qu’on aimerait voir en matière de promotion du genre.

La loi sur la promotion du genre a pris en compte toutes les opinions de la société malienne.

Avant l’adoption de cette loi sur le genre, la commission en charge de la question a, en amont, écouté toutes les organisations des femmes et les structures directement concernées par la question du genre au Mali. La Cafo, les organisations religieuses, les femmes musulmanes, les femmes catholiques et protestantes  et bien d’autres afin de savoir ce que les femmes elles- mêmes pensent.

Aussi, la commission a écouté  les techniciens des départements, et en dernier ressort, le ministre de tutelle, c’est-à-dire celui qui a en charge de la Promotion de la femme et de l’enfant de la famille.

Les écoutes  des différentes associations des femmes et des religieux, ont permis de savoir ce que pense la société malienne et les religieux en particulier de la promotion de la femme.  C’est surtout avec les organisations religieuses comme  Sabati 2012 et le Haut conseil islamique du Mali que les membres de la commission ont élaboré le rapport. Ce qui fait dire à l’honorable Kéita que la démarche englobait toute la société et toutes les opinions. Même si lors des écoutes, la commission a enregistré ça et là des réserves, des craintes et des interrogations, cela est normal.

Les quelques réserves enregistrés au cours des écoutes portaient sur la désignation des autorités coutumières, des  chefs de villages, des notabilités et les leaders religieux. Mais des amendements  ont permis de  clarifier cette question. Ce qu’il faut retenir,  c’est  que la loi ne s’appliquera pas aux nominations de  ces autorités. Elle concerne les postes nominatives et électives au sein de l’administration et des institutions.

Dans ces cas, il est indiqué dans la loi, « qu’à l’occasion des nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inferieure à 30%». Une précision de taille : cette mesure de promotion du genre concerne les deux sexes, en ce sens que  les 30%  peuvent revenir aux hommes quand les femmes sont majoritaires sur la liste de candidature. En termes clairs, désormais lors des nominations ou d’élections, on ne peut pas dépasser sur une liste, 70% de femmes ou 70% d’hommes.

Notons que le vote de cette  loi  à  l’Assemblée nationale a pris du temps  à cause des sensibilités sociales. Le projet de loi a été plusieurs fois renvoyé.  Cela s’expliquait par le fait que les députés ont les mêmes opinions que la société malienne. Il y a ceux  qui sont pour la loi, il y a ceux qui hésitent et ceux qui sont contre.

Au finish, la loi a été adoptée mais à bulletin secret. C’est la toute première loi de la 5è législature où une loi est votée par  les députés à bulletin secret.

Pour l’honorable Kéita, cela  n’est pas extraordinaire. Le vote par bulletin secret est prévu par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale  lequel indique que  quelque soit le sujet, les députés peuvent procéder au vote par bulletin secret, si au moins cinq députés le réclament.

Des perspectives prometteuses

A en croire notre interlocuteur, il y a beaucoup d’espoir, parce que les sociétés évoluent  et cela est visible à travers l’éducation des femmes. En matière du genre,  la question  de l’éducation est capitale. Aujourd’hui, en pleine brousse, on retrouve dans de nombreuses classes plus de filles que de garçons. C’est un signe d’espoir. En mettant l’accent sur l’éducation et la formation, les populations qui hésitent encore en à la capacité de la femme se rendront compte que ce que l’homme peut, la femme le peut mieux. Pour ce faire, la volonté politique y compte beaucoup. Les autorités doivent faire en sorte que la loi qui est votée soit appliquée.

En plus de la formation, il faut beaucoup sensibiliser les populations pour qu’elles se rendent compte de la place de la femme dans notre société.

«Il n’y a pas de coutume figée, à moins qu’on veuille ne pas avancer. C’est vrai que toute société pour être forte, pour être solide, a des standards et ces standards s’inscrivent dans un contexte global du monde. Ce qu’on ne pouvait pas avoir comme information il y a dix ans, aujourd’hui à une fraction de secondes, on l’a. La société n’est plus ce qu’elle était il y a 50 ans. Or, nous peinons  à adopter cette attitude ; il faut que nous intégrons la réalité actuelle, pas pour brader certaines valeurs cardinales qui nous permettent d’être forts, mais de trouver dans nos traditions, dans nos valeurs culturelles, des choses qui permettent d’avancer».

Le président de la Commission travail, emploi, promotion de la femme, de la jeunesse, des sports et protection de l’enfant, Schadrack Kéita  estime que  cette loi sur le genre qui était attendue,  il y a longtemps, est une bonne chose. Le quota de 30% imposé par la loi est une première au Mali et sera appliqué aux prochaines élections. Son application, dit-il, permettra de corriger, au fil du temps, les quelques lacunes qu’elle comporte.

«Notre souhait est qu’il y ait beaucoup plus de femmes aux affaires, pas qu’elles soient là comme des figurantes, mais parce qu’elles constituent des ressources souvent plus efficaces que les hommes à certains niveaux. Aussi, il faut que notre société aille avec  le principe de la complémentarité selon lequel, toute société  est constituée d’hommes et de femmes. Et cette complémentarité doit être utilisée dans tous les domaines de notre société», a dit le député élu à Tominian. Avant de conclure que  les lois sur la promotion du genre ne sont pas faites pour  désunir ou  disloquer la société ou les familles, mais pour les consolider.

M’Pè Berthé

Source: Delta News

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