Suite au communiqué datant du 8 août dernier sur la suspension de la mesure d’interdiction de circulation des motos et véhicules Pickups dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou par le chef d’état-major général des Armées et indiquant que “tout motocycliste ou véhicule Pickup armé non identifié circulant dans ces différentes parties du territoire sera traité comme des cibles militaires”, le maire de la Commune rurale de Koro a fait son analyse sur la question. D’abord au niveau de la forme, l’élu communal trouve que cette décision devrait venir du chef de l’exécutif régional. “Je pense que d’abord sous la forme, ça me paraît bizarre. Parce que je ne sais pas comment le chef d’Etat-major des Armées peut mettre fin à la décision d’un gouverneur qui relève du Ministère de l’Administration territoriale. Je pense que le mieux était d’adresser un courrier à tous les gouverneurs pour qu’ils révisent les décisions”, a fait constater le Maire Atimé Djimdé.
Quant au fond, l’élu communal s’inquiète de l’insécurité que pourrait vivre cette population laissée pour compte dans la mesure où on interdit les défenseurs du terroir le port des armes. “Dans le fond, c’est un peu compliqué parce qu’au centre on vit une situation catastrophique et ça ne fait que s’empirer. L’armée est là, mais est ce qu’elle parvient à couvrir toutes les zones ? Non. Il y’a des zones qui sont couvertes par les milices qu’on connait. Je me pose la question comment ces milices vont circuler si vraiment on leur interdit de circuler sur leurs motos avec leurs fusils de chasse et autres. Comment circuleront ces chasseurs qui défendent leurs populations? Je pense qu’il est temps qu’on révise les choses. On voit souvent les militaires circuler à Koro, mais en toute sincérité, dans notre commune jusqu’ici, nous avons demandé de nettoyer certaines zones, comme la forêt de Sègue, et vers la frontière du Burkina Faso, mais jusqu’ici les choses ne s’améliorent pas”, ajoute-t-il.
Pour Atimé Djimdé la coordination entre les administrateurs est nécessaire pour que les choses aillent mieux. Il déplore le non-respect de l’interdiction quand elle était encore en vigueur. “Il y avait une interdiction mais est ce qu’elle était vraiment suivie? Non. On se rappelle dans la commune de Koro, il y avait le chef des armées qui brulait des motos çà et là. Cela pourrait amener des tensions entre l’armée et la population, parce que la population n’avait plus confiance aux Famas”, conclut-il.