Depuis le lundi 09 novembre 2020, la Plateforme d’action commune, composée du Syndicat National Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC), du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLMAT), du Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales (SYNTRACT) et du Comité syndical des agences de développement régional (CS-ADR), observe un mot d’ordre de grève illimitée. Et elle n’est pas prête à la lever conformément à une décision prise en Assemblée générale tenue le samedi 28 novembre 2020, au Gouvernorat de Bamako, de la poursuivre ‘’jusqu’à l’aboutissement de toutes les revendications’’.
Le secrétaire général du SYNAC, Ousmane Christian DIARRA, porte-parole de la Plateforme d’action commune, contrairement à certains clichés qui lui collent à la peau, semble faire preuve d’ouverture.
« Par rapport à nos quatre premiers points de revendication (NDLR : l’l’incidence financière est de 26 670 763 073 FCFA, selon le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation) nous ne demandons pas tout, tout de suite. Nous avons surtout besoin de garanties pour nos militants. J’ai même proposé au ministre et au Premier ministre de s’engager pour juin 2021 avec effet à compter du 31 décembre 2020. Si cela n’est pas possible, j’ai proposé le 31 décembre 2021, avec effet à compter du 31 décembre 2020. Mais, nous n’avons reçu aucune contre-proposition, rien du tout », a-t-il dit au cours et en marge d’un atelier organisé dans le cadre d’un partenariat entre son regroupement et le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2002). Pour lui, aucun syndicat membre de la Plateforme d’action commune ne fait preuve de radicalité.
Toutefois, s’insurge-t-il, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la crise syndicale, c’est la nomination en Conseil des ministres d’un Préfet militaire à Niono, alors que la Plateforme d’action commune des Syndicats des Administrateurs Civils, des Collectivités Territoriales, et des Agences de Développement Régional étaient en pleines négociations avec le Gouvernement. Pour le responsable syndical, cette décision traduit ni plus ni moins un « mépris, un manque de respect à leur égard et la mauvaise foi du Gouvernement ».
En dépit de cette ganacherie qui a mis en rogne l’ensemble des militants de la Plateforme d’action commune et qui l’ont fait savoir de la manière la plus forte, Ousmane Chiristian DIARRA ne désespère pas et ne ferme pas définitivement la porte à une levée d’un mot d’ordre de grève illimitée.
« Il leur suffisait d’abroger le décret de nomination du Préfet militaire de Niono. Pour nous, ce serait un geste de bonne volonté. Je pourrais m’engager à lever le mot d’ordre et j’en répondrais devant les militants. Mais, ils n’ont pas bougé le petit doigt. Ils ne nous ont rien donné, ni même promis. C’est du mépris. Après plus d’un mois de grève, vous voulez qu’on reprenne comme ça ? Mais, ce serait signer notre arrêt de mort. Pour nous, c’est devenu une question de fierté, parce que c’est ce qui nous reste et nous la défendrons jusqu’au bout », nous a-t-il confié. Ainsi, c’est le petit geste de bonne volonté de la part des autorités de la Transition qui ne vient pas qui inhiberait les bonnes intentions des responsables syndicaux de la Plateforme d’action commune. Et dire que parmi les valeurs et principes que consacre la Charte de la Transition qui est le Bréviaire de cette période de 16 mois, il y a justement ‘’le dialogue et l’esprit de consensus’’.
Source : INFO-MATIN