Cher grand-père ! Le pays va mal et peu le savent réellement. Oui grand-père, au moment où l’ordre constitutionnel et démocratique est interrompu. Les institutions écroulées. Les partenaires qui tournent le dos. L’économie à genou. Tous les politiques caporalisés, réduits au silence et en ‘’garde-à-vous mon colonel’’. D’autres allument un autre front.
Oui grand-père ! Au moment où l’Etat islamique et Al-Qaïda, les deux réseaux les plus criminels sur la planète se concurrencent pour s’imposer au Mali. Oui, au moment où on est tous conscients, qu’une rébellion qui n’a pas dit son dernier mot guette notre patrie. Et pire, le pays se trouve au cœur d’une guéguerre internationale entre la Russie et l’Occident.
Oui grand-père, au moment où tous les avertis de la géopolitique prient pour que le Mali échappe à la crise Otan/Russie qui a secoué les Syrie, Lybies, Soudan et qui fait trembler aujourd’hui l’Ukraine. Au moment où, tous les spécialistes du terrorisme et sécurité internationale croisent les doigts pour ne pas avoir à faire avec Boko Haram dans les jours à venir.
Au moment où, plus rien n’est certain au Mali. Trop de frustrations internes. Trop de fronts et de mines de conflits. Au moment où, l’économie touche le fond. Personne ne comprend et personne ne peut nous dire, ce qui nous attend demain. Au moment où, rien n’est clair sur l’avenir du pays. S’il y aura élection ou pas. Au moment où tout est sombre.
Certains trouvent encore le temps de chercher à remuer l’eau trouble que nous dorlotons tous. Certaines personnes trouvent à rallumer une autre braise entre syndicats. Ou certains menacent de revenir sur des dossiers et d’autres de paralyser encore tous les secteurs. Un pays déjà éprouvé. Un pays déjà à genou.
Cher grand-père, n’est-il pas ici, le temps de se hisser au-delà des mêlées et déposer un regard malien sur le Mali. N’est-il plus le temps, de transcender sur les émotions propres, l’orgueil et l’égo pour voir le Mali. Oui il est temps d’arrêter les petites considérations d’égo, d’arrêter de se prendre pour le centre de la terre pour tous.
Personne n’est plus indispensable que l’enseignant, le médecin, le militaire… Oui, le cultivateur qui fait le Mali, cet éleveur qui nous abreuve. Le pêcheur, le commerçant, ces femmes maliennes, ces jeunes et ces enfants du Mali. Tout le monde est au Mali, une force indispensable. Si on n’est pas d’accord en syndicats, essayons en Maliens. Et à mardi prochain pour 22ème lettre en Malien et non syndicat. Amine !
Lettre de Koureichy