Cela fera bientôt 5 ans que l’armée française combat les groupes terroristes présents dans le Nord du Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.
Une opération qui n’a que trop duré, selon Dominique De Villepin, ministre des Affaires Étrangères, puis Premier ministre sous Jacques Chirac, qui s’exprimait le lundi 29 mai 2017 sur les antennes de TV5 Afrique.
Pour lui, l’État malien ne ferait pas tout le nécessaire pour emmener la paix. L’ancien chef de la diplomatie française soutien l’intervention de son pays au Mali, mais il l’aurait voulu brève.
« L’intervention au Mali était nécessaire. Mais, j’aurais souhaité qu’elle fut ponctuelle, limitée. Je vois au contraire qu’elle a pris des proportions. L’engagement français aujourd’hui au Mali est extrêmement lourd. Ce que je regrette aussi, c’est le déséquilibre de cette intervention. C’est une intervention lourde sur le plan militaire. Et quand on intervient lourdement sur le plan miliaire, il faut qu’on agisse en plus lourdement sur le plan politique et diplomatique. C’est ce qui fait défaut. (…) La visite d’Emmanuel Macron peut laisser entrevoir que les choses vont être corrigées. Il a mis l’accent sur le développement du Mali. Il a insisté sur la possibilité d’un accord inter-malien. Les soucis, c’est que les autorités maliennes ne font pas tout ce qu’il faudrait pour y arriver », a déploré De Villepin.
L’ancien chef de la diplomatie française a déploré la reconstitution de groupes de soutien aux mouvements islamiques.Des groupes dirigés par le chef Touareg, Iyad Ag-Ghali, et un chef peul. Selon De Villepin, cela présage d’un regain de tension au centre du pays, mais aussi au Nord où « l’activité djihadiste est encore active, mais pas aussi forte qu’elle l’était avant l’intervention française ».
Depuis son déploiement en janvier 2013, l’armée française a perdu 17 soldats au Mali. D’autres pays de la sous-région ouest africaine y ont déployé des forces : le Côte d’Ivoire, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger.
Jean-H Koffo