La grogne des populations de Kayes et de Kati s’est fait entendre jeudi dès 00 heure au niveau de Diboli et de la ville de Kayes , de même qu’au niveau de la ville garnison de Kati par les voies coupées à tout passage sauf quelques ambulances par des jeunes mécontents de l’état de dégradation de la RN1 reliant Bamako à Kayes.
Le message est clair, montrer à l’état leur mécontentement et forcer la main du pouvoir à avoir une promesse ferme de démarrage des travaux de cette route ou mieux, obtenir le début des travaux.
Au départ beaucoup ont soutenu cette initiative et Vendredi à Kayes et Kati, les gros porteurs ont été immobilisés engendrant le blocage de la circulation et une grande perte économique pour l’Etat. Le but des populations de ces localités était atteint et l’Etat lui-même a eu chaud. On croyait que le lendemain samedi la circulation reprendrait, mais rien.http://malijet.co/politique/blocus-de-la-route-kayes-bamako-nouvelle-reaction-du-gouvernement-a-travers-un-dementi
Savourant la victoire de la veille, les jeunes ont décidé de prolonger le blocus jusqu’à nouvel ordre, plongeant du coup tous les usagers de l’axe dans le désarroi. Les victimes de ce blocage sont en grande partie les commerçants et transporteurs qui voient leurs activités stoppées et leurs marchandises bloquées avec le risque de pourrir sous le soleil et la pluie.
J’ai pu me rendre sur l’axe et malheureusement sur place, il n’y a aucun signe de vie de l’Etat, les jeunes sont sur le terrain en maître absolu et au niveau du poste de contrôle de Kati et aux nombreux check-points installés dans les rues de déviations, les jeunes raquettes les usagers motocyclistes et quelques rares véhicules personnels qui passent. Il faut payer 500f, 1000f ou 2000f pour franchir ces check-points. On paye sans reçu et sur aucune base légale.
Kati est devenue une jungle en l’absence totale de l’Etat. Aucun agent de sécurité sur place pour canaliser les nouveaux maîtres de la ville et encore moins pour sécuriser les milliers de camions stationnés en chaîne aux abords du goudron. Le risque d’un grand pillage est grand si rien n’est fait.
Personnellement, un check-point m’a obligé à payer de l’argent pour passer et j’ai résisté mais c’est seulement ma carte de presse qui ma permis de passer sans payer comme les autres. Ce n’est pas normal et cette absence de réaction de l’Etat sur les manifestants ouvre la voie à ces jeunes lesquels peuvent profiter de la faille et se faire de l’argent facilement. C’est la plus grande menacée pour le pays.
J’INTERPELLE LE GOUVERNEMENT A AGIR CAR LE DÉBRAYAGE GÉNÉRAL PART TOUJOURS DE PETITES CAUSES.
En 2012, c’est une simple réunion entre le ministre de la Sécurité et des militaires de Kati qui a tourné mal et a conduit à la mutinerie qui porta un coup à l’ordre constitutionnel, parce que nos gouvernants dans leurs calculs savants trop éloignés des réalités des manifestants n’ont jamais su faire la communication juste et poser les actes concrets et efficaces.
Des solutions existent et il faut que l’Etat agisse et vite sinon ça va péter.
J’ai signé.
Seydou Oumar Traoré, journaliste à la Radio Jekafo
Source: Malijet.co