Alors que la situation politique entre la France et le Mali est très tendue, les partenaires européens de la France comme l’Estonie, commencent à penser à rapatrier leurs troupes du pays.
Selon le ministre estonien de la Défense Kalle Laanet, la présence des Forces de défense estoniennes (FED) au Mali, est sur le point de prendre fin. « Des élections démocratiques ne sont pas prévues, ce qui était l’un des aspects les plus importants de l’accord [pour fournir de l’aide] », a déclaré Laanet à propos des raisons du retrait. Il a indiqué que l’annonce sera faite mercredi 16 février prochain.
Les alliés ont confirmé lors d’une réunion des ministres de la défense des pays européens engagés au Mali vendredi, qu’en raison de la violation flagrante des règles par la junte malienne, il n’est plus possible de poursuivre la mission, a déclaré Laanet au quotidien Postimees.
Il évoque aussi un autre aspect qui pousse l’Estonie à ne plus continuer sa mission dans le pays, évoquant l’injonction faire au Danemark de quitter le pays après avoir déployé des troupes sans autorisation au Mali. « L’autre côté est, bien sûr, leur propre désir : l’exemple peut être vu avec le Danemark … Il n’est pas possible de continuer dans de telles conditions, et tous les autres alliés étaient d’accord », a poursuivi Laanet.
Le ministre de la défense estonien a mis l’accent sur le fait que le départ ses forces ne signifiait pas que la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel ne se poursuivrait pas. « Voyons comment cela peut être fait avec des alliés », a-t-il indiqué. Des retraits unilatéraux de la Suède et du Danemark avaient déjà été annoncés depuis que le gouvernement actuellement au pouvoir au Mali avait appelé à l’aide de mercenaires russes.
La déclaration du ministre intervient avant la réunion en France de plusieurs chefs d’Etats africains et quelques dirigeants européens avec le président français Emmanuel Macron. Selon les informations, la France devrait annoncer, lors de cette rencontre en marge du Sommet UA/UE, le retrait définitif de ses troupes du Mali.
Le Mali est l’un des nombreux pays du Sahel qui sont englobés par l’opération Barkhane, un effort de lutte contre le terrorisme et la traite des êtres humains dirigé par la France auquel le FED contribue depuis plusieurs années, principalement via un peloton d’infanterie basé dans la ville de Gao. L’annonce de ces différents retraits met également en péril l’avenir de la force européenne Takuba qui ne tient désormais qu’à un fil.