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Les tribulations de la Françafrique : le terrorisme d’État de N. Sarkozy, F. Hollande et E. Macron au Mali

e jour de la démission du ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, le 16 juillet 2019,  le site du journal en ligne à l’origine des révélations sur le ministre, “Médiapart”, publiait : «L’information l’a emporté sur la communication.» Dans le cadre du Mali, le souhaitable n’est pas de vouloir que l’information l’emporte seulement sur la communication, mais sur la manipulation médiatique et institutionnelle pour cacher d’atroces crimes d’État de la France de Nicolas Sarkozy avec Alain Juppé, de François Hollande avec Jean Yves Ledrian (ministre de la défense), Laurent Fabius (ministre des affaires étrangères) et d’Emmanuel Macron avec Jean Yves Ledrian (ministre des affaires étrangères).

Et encore une fois, avant de continuer, je précise que les citoyens français, dont je suis,  ne doivent pas se sentir visés par mes écrits. Chaque fois que je cite la France de façon négative mon dessein est d’affranchir la société civile  française sur des abominations commises en son nom par les hommes au pouvoir sous la cinquième République.

La Françafrique à propos de laquelle François Mattei, journaliste français, dit dans son livre “Laurent Gbagbo. Pour la vérité et la justice”: «Après l’accession à l’indépendance de l’Algérie, en 1962,…la métropole a du même coup perdu son gaz et son pétrole. De Gaulle a trouvé la potion magique, grâce à l’Afrique, ses matières premières, et à l’allégeance de ses chefs d’État choisis par l’Élysée, pour conserver à la France son rang de grande puissance… La Françafrique n’est pas une idéologie, mais le produit du pragmatisme et de la raison d’État. Le dogme, c’est l’intérêt supérieur de la France.» Tout est dit, au nom de cet intérêt supérieur, on s’autorise tout: assassinats de chefs d’État et hommes politiques indociles, coups d’État, aide à des mouvements rebelles (guerre du Biafra au Nigeria entre 1967-1970 opposant l’État nigérian aux sécessionnistes Biafrais du Général Ojuku soutenu par De Gaulle par le biais de ses pantins nègres (Omar Albert Bongo du Gabon et Houphouët Boigny de RCI); Congo Brazzaville entre Lissouba et SassouNguessou auquel TOTAL a donné les armes pour gagner la guerre civile de juin à octobre 1997) ou aide à leurs créations (Mali depuis 1963); pillage des ressources par ELF-TOTAL, AREVA, BOUYGUES, BOLLORÉ…, manipulations tribales aboutissant parfois à des génocides comme celui des Tutsi en 2004 au Rwanda…

Ce dont je me propose de vous entretenir ici est d’une extrême gravité pour le Mali. Il s’agit de revenir sur le fait que c’est l’armée française, la force SERVAL, qui a ramené de Mauritanie les éléments armés du MNLA(mouvement national de libération de l’Azawad) dont la création ex nihilo est le fruit de concertations entre un groupuscule touareg de Kidal avec des totalitaristes intellectuels de différents horizons politiques, militaires, économiques, intellectuels en France et dans quelques pays européens. Groupuscule constitué d’une minorité touareg de la région de Kidal se prenant  pour l’aristocratie des Touareg.

Ce mouvement séparatiste avait été mis en déroute par ses alliés djihadistes entre 2012 et 2013. La force SERVAL leur a ouvert le chemin pour revenir à Kidal, les a imposés tout en empêchant l’armée régulière du Mali d’y pénétrer. Il s’agit de mettre à votre connaissance des informations sur des assassinats de masse au Mali contre l’armée et la population maliennes avec la complicité directe ou indirecte de l’armée française aux ordres de François Hollande, Laurent Fabius et Jean Yves Ledrian l’ancien avocat des mouvements indépendantistes bretons, notamment dans la ville de Kidal le 21 mai 2014.

Il s’agit aussi de demander aux juges français d’orienter leurs enquêtes vers les autorités françaises dans l’assassinat au Mali des deux journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon le 02 novembre 2013. Sur ce registre comme bien d’autres, nous sommes dans le glauque et le sordide. Le mensonge d’État que Ledrian pratique avec une froideur insoutenable. Il l’a montré, le 16  janvier 2019, lors de son audition par la commission d’enquête sénatoriale dans l’affaire Benalla. Il a soutenu, sous serment, devant les représentants du peuple français qu’il ignorait l’utilisation de deux passeports diplomatiques par Alexandre Benalla qui a voyagé avec plus de  vingt fois après son départ de l’Élysée.

Le rapporteur de la commission Jean Pierre Sueur était si sidéré de son aplomb de menteur qu’il en a souri. Cet homme est une pure merveille de la machinerie ordurière françafricaine. Il s’agit aussi de demander aux juges français et aux journalistes français d’enquêter sérieusement sur le crash du vol AH 5017 d’air Algérie le 24 juillet 2014, dont la copilote était puéricultrice dans une crèche, sur le trajet Ouagadougou-Alger.

Dans une communication antérieure en juillet 2018, je disais ceci : «Certains pays donnant des leçons de démocratie se comportent en soudards nazillons dans leurs rapports aux pays plus humbles à travers les FTN(Firmes Transnationales), les barbouzes, les chacals, la “compradorisation” de la bourgeoisie locale des pays en développement.»

La bourgeoisie comprador est cette bourgeoisie locale qui compose avec des éléments extérieurs pour mettre à sac leur propre pays. L’État français a choisi, malheureusement, cette voie depuis le début de la 5ème République. Olivier Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, de 2002 à 2006, a donné une interview visible sur youtube dans laquelle il déclare que la France a donné Kidal aux séparatistes du MNLA. Voici le lien: https://www.youtube.com/watch?v=Pr7vZe0Rv7k

Christian Rouyer, ancien préfet et ambassadeur de France au Mali de mars 2011 à avril 2013, avait été démis de ses fonctions par Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères. La vraie cause de sa mise à l’écart était son opposition à une alliance de la France avec les séparatistes de Kidal. À sa place Laurent Fabius a nommé Gilles Hubberson, ancien élève de Saint Çyr, breveté pour l’enseignement supérieur militaire, ancien chef de la sécurité de LVMH et diplomate. Il fallait un adepte du totalitarisme intellectuel, droit dans ses bottes, pour diligenter les plans funestes  de François Hollande, Laurent Fabius et Jean Yves Ledrian au Mali: Imposer l’armée française et créer les conditions d’une partition du pays.

Je vous propose de relire les paroles de François Hollande le 11 janvier 2013 lors d’une conférence de presse lorsqu’il parlait des buts de l’intervention française au Mali: «arrêter l’agression terroriste qui consistait à vouloir, y compris jusqu’à Bamako, le contrôle du pays, sécuriser Bamako, permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale». Il a réalisé exactement l’inverse en ce qui concerne l’intégrité territoriale du Mali. Sur le sujet les propos de Noel Mamère, dont voici un extrait lors d’une interview le jeudi 02 novembre 2017, sur RFI (Radio France Internationale), sont édifiants: «C’est une zone, effectivement, extrêmement sensible, qui a toujours été dans une sorte de domaine réservé de la France, sur laquelle nous n’avions pas de droit de regard. Je pense qu’il est temps de s’y intéresser. De s’intéresser sur la question de savoir pourquoi la France est intervenue au Mali, aux motifs qu’il s’agissait d’arrêter les jihadistes qui fondaient sur Bamako. Je pense qu’aujourd’hui nous voyons bien que – comme nous étions très rares à le dire, très, très peu à le dire– nous sommes dans une opération de gendarmerie de la France sur ses anciennes colonies.»

Le deuxième élément de mon analyse concerne la fameuse bataille de Kidal entre l’armée régulière malienne et les séparatistes le 21 mai 2014. Ce jour, jusqu’après 13h, l’armée régulière malienne avait pris l’avantage sur les séparatistes auxquels l’État français avait donné la ville. Mais brutalement la donne a changé, les séparatistes ont reçu des renforts sortis du néant et l’armée malienne a subi un véritable massacre.

Une  journaliste de RFI, ce jour là vers 15h, a dit que la bataille a été «un carnage». Quelques jours après, j’ai personnellement rendu visite à un jeune soldat blessé qui avait participé à la bataille. Il avait été évacué à Kati, aux envions de Bamako. Il a été le premier à me dire que durant la bataille, un hélicoptère des forces françaises SERVAL tournait au-dessus d’eux. Le basculement dans les combats a eu lieu quand cet hélicoptère est parti.

Après la bataille, les médecins de la force SERVAL se sont empressés d’extraire les balles des corps de tous les militaires maliens blessés ou morts. Mais quelques balles n’avaient pas été repérées par ces médecins. Elles ont été enlevées à Bamako et Kati par des médecins maliens, il s’agissait de balles de calibres  5,56 provenant de Fama dont seule l’armée française disposait dans la zone. Sous le sceau de l’anonymat un officier espagnol de la MINUSMA a dit à un officier malien qu’il y avait des Français parmi les morts considérés comme ceux de séparatistes. Ils s’étaient enturbannés à la manière des hommes du désert.

Ces informations sont largement connues des hommes politiques et des journalistes au Mali. Mais la peur panique règne en maître et musèle les langues. L’Élysée, le quai d’Orsay et le ministère de la défense  commettent tout le temps des crimes qui heurtent tout esprit disposant d’un minimum d’humanité, en Afrique. Comme par exemple cette découverte inouïe: En Côte d’Ivoire, les autorités françaises avaient donné l’ordre de bombarder un camp de l’armée française en faisant porter le chapeau à l’armée ivoirienne et l’utiliser comme justification pour intervenir militairement contre le régime de Laurent Gbagbo.

En effet, lorsque le 06 novembre 2004, deux avions de guerre ivoiriens bombardent le camp militaire français de Bouaké et font dix morts parmi les militaires français, Jacques Chirac donna l’ordre de détruire les avions de l’armée de l’air ivoirienne. Dix jours après, voilà ce que dit le site de RFI: «En 2004, dix jours après les faits, huit ressortissants slaves sont arrêtés à la frontière entre le Ghana et le Togo, soupçonnés par les autorités togolaises d’avoir participé ou d’être en lien avec le bombardement. Faute de réaction de Paris, ils sont relâchés. Le réquisitoire pointe donc aussi du doigt l’attitude du gouvernement français à l’époque, qui par deux fois en 2004 ne pose aucun acte juridique alors que des suspects ou potentiels témoins sont à sa disposition. Inaction qui entraîne leur libération.

En 2016, la juge d’instruction Sabine Kheris soupçonne donc une concertation «à un haut niveau de l’État». La magistrate estime alors dans son ordonnance que la décision de ne rien faire «avait été prise à l’identique par les ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères» et sollicite le renvoi des ministres de l’époque, Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier devant la Cour de Justice de la République. Deux ans plus tard, le parquet se pose les mêmes interrogations sur le rôle du gouvernement français.

À Bamako, la plupart des spécialistes des problèmes du nord Mali pensent que l’avion  du vol AH 5017 d’air Algérie le 24 juillet 2014 avait été saboté avant son décollage à Ouagadougou afin qu’il n’arrive jamais à destination. Ces spécialistes estiment que se trouvaient dans cet avion les corps des barbouzes tués durant la bataille de Kidal le 21 mai 2014 ainsi que les survivants qu’il fallait faire taire définitivement. Imaginez un peu, l’Algérie qui ne manque ni d’avion, ni de pilote, loue un aéronef à une compagnie espagnole, les six membres d’équipage sont tous Espagnols. La copilote travaille principalement comme puéricultrice dans une crèche. À ma connaissance, ces énormités n’ont encouragé aucun journaliste d’investigation à enquêter sur le sujet.

Le témoignage de la cousine d’une des victimes du crash est surprenant, elle attendait son cousin à Orly: « Après trois heures d’incertitude, Laetitia Hebié et sa cousine, arrivée entre-temps, sont prises en charge par un policier qui les emmène dans la cellule de crise de l’aéroport. La chose qui nous a surpris, c’est qu’on était toutes seules. À partir de là, on nous a fait remplir de la paperasse. À la fin, les gens de la cellule nous ont dit qu’ils étaient comme nous, qu’ils n’avaient pas de nouvelles. Ils nous ont même proposé de rentrer chez nous avec une escorte, afin qu’on évite les médias». Il y avait officiellement 54 victimes françaises dans le crash, mais cette cousine et son autre cousine étaient seules à attendre leurs proches. Curieux non? Et il n’y a aucune certitude sur le nombre réel de victimes françaises et encore moins sur les professions des disparus.

Ceux qui doivent parler sur ce sujet sont François Hollande, Laurent Fabius, Jean Yves Ledrian, côté français;  Blaise Compaoré, l’assassin à sang froid, l’immonde homme lige de la Françafrique remplaçant zélé de Houphouët Boigny dans le système, côté Burkina Faso; la nomenklatura FLN qui a fait de l’Algérie son patrimoine personnel après l’indépendance du pays.

En ce qui concerne l’assassinat abject et planifié de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, je donne encore la parole à Noel Mamère: «Elle m’inspire le fait que nous sommes devant une affaire d’État. Une de plus, malheureusement, où l’État se soustrait à ses responsabilités et on fait tout pour que la vérité et la justice n’apparaissent pas. Nous sommes face à deux journalistes qui ont été enlevés et assassinés quelque temps après la liberté des otages d’Arlit, qui travaillaient pour Areva au Niger. Nous savons aujourd’hui -et ça a été avéré, pas simplement par les reportages, mais par les enquêtes- que la rançon qui a été versée n’a pas été remise totalement à ceux qui devaient la recevoir, et que sans doute, nos deux amis journalistes, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont des dégâts collatéraux -si je peux m’exprimer ainsi- de cette triste affaire. Donc il y a beaucoup de responsables au plus haut niveau de l’État, qui sont en cause dans cette tragédie et qui, aujourd’hui, sont plus ou moins couverts par la justice. C’est une affaire qui mettra beaucoup de temps à trouver sa vérité, parce que, comme pour bien d’autres événements -je pense en particulier au génocide des Tutsis au Rwanda- les responsabilités de l’État sont aujourd’hui dissimulées…Je ne suis pas ici pour livrer des noms. Nous savons aujourd’hui, c’est avéré, qu’il y a un lien entre la libération des otages d’Arlit et la rançon qui a été versée et l’enlèvement et exécution des deux journalistes. Nous savons qu’un certain nombre de gens, et pas les plus recommandables, ont géré de manières diverses la remise de cette rançon. Et tout cela a été couvert par les responsables au plus haut sommet de l’Etat autour de l’ancien président de la République, monsieur Sarkozy.»

À Bamako, l’homme de la rue est certain qu’on a voulu faire taire ces deux journalistes parce qu’ils avaient découvert des choses dont les effets pouvaient mettre à mal des hommes d’Etat en France, des dirigeants de haut niveau adeptes de  compromissions de haut vol. La France est officiellement au Mali pour combattre le terrorisme alors que ses principaux alliés dans le nord Mali sont eux-mêmes des terroristes, le MNLA. Le MNLA était dans le même camp que les djihadistes terroristes du MUJAO et d’AQMI quand ces derniers avaient réussi à occuper tout le nord du territoire malien en 2012.

Le Qatar État voyou et grand ami acheteur d’armes françaises avait apporté son aide aux djihadistes du nord Mali à l’époque. L’argument massue versé au dossier validant l’alliance de l’armée française avec les séparatistes est la connaissance du terrain de ces derniers qui aideraient à la traque des terroristes djihadistes leurs ex-alliés… Dans l’armée malienne, il ya des milliers de Touareg qui connaissent tout aussi bien, sinon mieux, le terrain que les séparatistes du MNLA. Pourquoi le choix d’une alliance avec une minorité séparatiste Touareg contre l’écrasante majorité Touareg voulant un Mali unique sans parler des Peuhl, Arabes, Sonrhaïs entre autres du nord? Et on joue sur les réflexes de race et identitaires comme au Rwanda, ce qui a abouti au génocide Tutsi en 2004.

Le modus operandi de la France colonialiste a toujours été de créer la zizanie entre les groupes sociaux d’un même territoire pour les pousser à s’autodétruire, ainsi affaiblis, ils ne peuvent plus résister à la poussée de la bombarde française. Une recette qui a toujours bien marché depuis le début des conquêtes coloniales du XIXème siècle. La France, en donnant Kidal aux séparatistes acte la scission du Mali et met le Niger en danger. Le Président du Niger Mahamadou Issoufou ne s’y trompe pas en affirmant que Kidal est «un sanctuaire pour les terroristes» et en ajoutant que «Le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger… L’État malien doit impérativement y reprendre ses droits». Droits que la France ignore superbement.

Avec les visions stupides et absconses des intellectuels totalitaristes, le Sahel deviendra une sorte de Kurdistan, les Touareg de tous les pays de la région vont réclamer leur indépendance. Sont principalement concernés les pays comme l’Algérie, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger.Un capharnaüm sans nom. Et toutes ces régions seront à terme occupées par des armées étrangères au nom de la lutte contre un terrorisme qu’elles ont volontairement mises en place.

Si vous voulez des preuves, les voici, elles viennent de l’édition du “Grand soir”  du 28 mai 2014, traduction des informations de Wikileaks par Mikaela Honung: «BokoHaram est un sous-marin de la CIA (Tarnews) Mikaela HONUNG. Pour commencer l’auteur constate que Wikileaks a permis d’identifier l’ambassade des États-Unis comme base pour des actes subversifs de grande portée dans le pays, incluant naturellement la mise sur écoute des membres du gouvernement nigérian, mais aussi l’espionnage financier de Nigérians de premier plan ainsi que le soutien et le financement de groupes subversifs et le chantage exercé contre des politiciens de premier plan pour les contraindre à agir conformément aux intérêts des EU. Selon Wikileaks, l’ACRI a été fondée par les EU pour faire contrepoids à ECOMOG, sous contrôle nigérian (ACRI est l’acronyme d’AfricaCrisisResponse Initiative et ECOMOG d’EconomicCommunity of West African States Monitoring Group, un groupe du reste moins impliqué dans l’économie que dans la guerre).

Dans le document Wikileaks, on n’oublie pas de rappeler que dans les années 70 et 80, le Nigeria a soutenu les guerres de libération des pays d’Afrique australe. C’est pourquoi les EU ont fondé l’ACRI, qui a tiré profit des tensions croissantes entre sectes au Nigéria et recruté avec l’aide de la CIA de jeunes islamistes qu’elle a formés au terrorisme dans des bases ad hoc. Un câble états-unien du 29 juin 2009 prédisait l’attentat dévastateur de BokoHaram qui a eu lieu deux mois plus tard. L’Arabie saoudite avait formé des «rebelles» libyens qui à leur tour ont formé des «rebelles» maliens, qui ont formé ceux de BokoHaram.»

Ce qui est dit là pour la CIA est aussi vrai pour la services secrets français. Entre le terrorisme des djihadistes, souvent instrumentalisés ou  créés par de grandes puissances, et le terrorisme d’État de ces mêmes grandes puissances, la société civile, au niveau mondial, doit se mettre en action, fédérer ses efforts pour éviter l’apocalypse que ces gens nous préparent. Ces gens-là, à Washington, New York,  Paris, Strasbourg, Bruxelles, Londres, Riyad…sont capables de tout.

Des criminels sans complexe au sommet des pays les plus puissants et les plus riches qui mutualisent leurs efforts pour rester impunis. L’affaire Kashogui, le journaliste saoudien assassiné et dépecé dans l’ambassade saoudienne en Turquie,  en est l’illustration. Un crime d’État qui a reçu l’absolution des USA, de la France. L’affaire est maintenant aux oubliettes, le pétrole et l’argent des Saoud a eu raison de la justice.

Pour sauver notre monde de ces monstres froids, il faut une mobilisation globale. Que ceux qui disposent de secrets d’État ignobles osent les divulguer comme Edward Snowden, Julian Assanges. L’intérêt supérieur d’un pays ne peut pas servir de justification pour semer le chaos dans d’autres pays avec le but final de les piller ou de les instrumentaliser.

 

Yamadou Traoré/ Franco-malien/Enseignant 

Source: Nouvelle Libération 

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