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Les stratégies des familles pour la rentrée scolaire

Bamako, 25 septembre (AMAP)  La rentrée scolaire arrive à grand pas. Une nouvelle année scolaire est une heureuse occasion pour les élèves, néanmoins elle demeure stressante pour les parents d’élèves, surtout pour les plus démunis.

Les vendeurs de livres, de cahiers, de sacs et de toutes les autres fournitures nécessaires à l’apprentissage des élèves ne facilitent pas la tâche aux parents. Les prix des matériaux scolaires ne font que grimper au fil des jours. Entre les dépenses pour l’inscription, les fournitures scolaires, les uniformes scolaires. les parents ne savent plus où donner de la tête.

Mme Koumaré Djénébou, femme au foyer, mère de 6 enfants explique qu’à quelques jours de la rentrée, elle ne sait pas encore comment payer l’inscription de ses enfants. « Mon mari est paralysé depuis maintenant un an, des suites d’une attaque cardiaque. Quant à moi, je n’ai aucune source de revenu mais plutôt beaucoup de bouches à nourrir ». C’est ainsi que, pendant les vacances, ses enfants font des petits métiers çà et là, pour pouvoir payer, au moins, deux cahiers et un livre.

Mme Koumaré ajoute que ses enfants n’ont pas de sac comme les autres enfants. Ils mettent le peu de fournitures qu’ils ont dans un sac en plastique ou de vieux sacs de riz qu’ils découpent. Pour les stylos, les chiffons et autres ils se débrouillent avec leur camarade.

A quelques mètres de chez Djénébou, nous avons rencontré M. Diallo. Il est blanchisseur. « Les temps sont durs mais j’ai, quand même, pu payer quelques cahiers et des sacs pour mes enfants. Il reste les livres à acheter ». Diallo compte sur les quelques maigres sous que sa femme gagne au marché pour compléter ce qu’il a, afin de payer les livres.

Par contre Marama, une mère au foyer est scandalisée par le coût de la scolarité de ses enfants. Elle vend des légumes au bord de la route et, en cette période de l’année, elle vend  aussi du maïs frais et grillé. Elle assure gagner, plutôt bien, sa vie sans être, non plus, aisée.

« Hier, je suis allée dans une école coranique pour y inscrire mes enfant. Il m’a été dit que l’inscription s’élève à 10 mille Fcfa, plus la tenue qui coute 15 milles Fcfa. J’ai 4 enfants pour lesquels, je dois dépenser, en moyenne, 100.000. Et là, encore je n’ai pas ajouté le prix des fournitures scolaires », explique-t-elle.

Elle ne peut pas se permettre de dépenser une telle somme (qu’elle n’a pas) puisqu’il y a les autres dépenses de la famille à assurer. Marama est résignée : elle dit qu’elle ira sûrement inscrire ses enfants à l’école publique.

Quant à Modibo Cissé, tôlier, père d’une fille nommée Maïmouna, il n’a pas à se plaindre. Sa fille, élève en classe de 5èmeannée, fréquente une école qui n’est pas du tout chère et qui, en plus, fait le suivi de chaque élève. « J’ai inscris ma fille dans une école catholique. La scolarité n’est pas chère. Chaque, mois je paye 1000 Fcfa. L’établissement offre tout le matériel scolaire aux élèves, chaque année. Même la tenue est offerte et leur formation est de qualité », ajoute M. Cissé.

Alima Traoré vit dans une famille nombreuse. Elle a tous les enfants à sa charge. Les parents des enfants l’aident, quand même, un peu. « A la rentrée, je cours partout pour trouver des sacs, des gourdes, de petites tasses et les fournitures scolaires pour les enfants. Elles utilisent leurs anciennes tenues scolaires tant qu’elles sont encore en bon état ». Leur école est assez loin de la maison. Alima a pris contact avec un chauffeur de taxiqui transportait les enfants, le matin, et les ramenait à la descente. Ce service lui coûtait 15 mille Fcfa par mois. Cette année, elle a décidé de prendre un chauffeur. Alima se dit prête à affronter la nouvelle rentrée scolaire.

Mme Traoré a un garçon de 12 ans, en classe de 7èmeannée. L’inscription de son garçon se facture à 10 mille Fcfa. Elle est cliente fidèle d’un marchand de sacs. Elle commande donc les sacs de son garçon avec ce vendeur. « Je suis obligé d’acheter, au moins, deux sacs parce que mon garçon abîme tous ses sacs en, seulement, quelques mois », affirme-t-elle. Quant aux fournitures, elle attend la rentrée pour avoir la liste des livres et des cahiers à avant de passer commande.

Abdoulaye est un jeune garçon d’environ 13 ans. Il explique : « je travaille comme apprenti soudeur, depuis les premières semaines des vacances. A la rentrée, j’irai en 6èmeannée. Je compte acheter des cahiers avec l’argent que je gagne. Le patron nous donne, quelques fois, 300 Fcfa, d’autres fois, il ne donne rien, en prétextant qu’il n’a pas d’argent ».

Il ajoute que l’argent qu’il a gagné ne suffira pas pour acquérir tous ses livres et cahiers. Alors, il va acheter 1 ou 2 livres, en fonction de son avoir. Il ajoute que la mère d’un ami lui a donné un ancien sac de son fils qu’il va réparer et utiliser. Pour le reste des livres et des fournitures, il n’y compte pas, car sa famille n’en a pas les moyens. « Je suis dans une école publique. L’enseignant ne vérifiera pas si j’ai tout ce qu’il faut. Donc je me débrouillerai », ajoute-t-il.

AO/MD (AMAP)

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