Une conférence générale des Anglophones du Cameroun est prévue en août à Buea (sud-ouest) à l’initiative de religieux chrétiens et musulmans pour tenter de résoudre la crise qui secoue la partie anglophone du pays.
C’est à l’invitation du Cardinal émérite de l’Archidiocèse de Douala, Christian Tumi, que des dignitaires chrétiens et musulmans venus des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun se sont réunis mercredi 25 juillet à Douala.
La principale résolution de cette réunion, c’est en effet l’organisation dans la ville de Buea d’une conférence générale des anglophones de l’intérieur et de la diaspora les 29 et 30 août prochain.
Ces dignitaires religieux veulent que ce dialogue soit franc, inclusif et compréhensif. Les résolutions devraient être soumises au dialogue national tant demandé au pouvoir central à Yaoundé, sur la gouvernance et la forme de l’Etat camerounais.
Mais l’idée d’un dialogue national avec pour préoccupation la forme de l’Etat suscite des réactions divergentes au sein du pouvoir à Yaoundé. Saint-Eloi Bidoung est membre du parti au pouvoir et premier adjoint au maire de la commune de Yaoundé 6ème :
“Je suis de ceux qui revendiquent le dialogue. Je sais que beaucoup de thuriféraires de mon parti ont conseillé au président de se fermer complètement au dialogue. Le peuple veut un état fédéral. Expliquez-leur pourquoi il serait difficile de passer d’un système à l’autre”.
En invitant les gouverneurs des régions anglophones, représentants du pouvoir central, à prendre part à cette future conférence, le Cardinal Tumi et ses compagnons ont désigné Dr Simon Munzu, une personnalité anglophone de la société civile et assistant du Secrétaire général des Nations Unies comme porte-parole et coordonnateur du Comité d’organisation de cette conférence.
Cette conférence a été convoquée alors que le bilan de la guerre est déjà lourd, et que l’Honorable Maître Mbah Ndam, député issu des rangs de l’opposition SDF et vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun reconnaît l’impérieuse nécessité d’un dialogue national axé sur la forme de l’Etat avec retour au Fédéralisme.
L’appel du Cardinal Christian Tumi et des autres dignitaires chrétiens et musulmans arrive en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 7 octobre prochain dont la tenue est gravement menacée par la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.
Deutsche Welle