Toutefois, des surfacturations a hauteur de 29 milliards fcfa sur des contrats passes par le ministère de la défense
L’on s’achemine finalement vers la fin des difficultés que le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement du Mali ont connues dans leurs relations suite à l’achat de l’avion présidentiel pour quelque 20 milliards FCFA et à la passation d’un contrat d’équipement pour l’armée d’un coût de 69 milliards FCFA. En effet, suite au rapport provisoire des audits effectués par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) et la Section des comptes de la Cour suprême et aux entretiens avec les autorités maliennes, le chef de la mission d’évaluation du FMI, Christian Josz, a déclaré hier que son institution » est parvenue à un accord avec le Mali… « . Il faudra, toutefois, attendre l’approbation du conseil d’administration du FMI, qui se réunira en décembre prochain, pour le décaissement des subventions de son institution à notre pays.
Une délégation du FMI, conduite par Christian Josz, était dans nos murs depuis le 11 septembre dernier pour mener des entretiens avec les autorités maliennes dans la perspective des première et deuxième revues du programme économique de notre pays que l’institution de Breton Woods appuie à travers la facilité élargie de crédit (FEC). On se rappelle, en effet, que suite à des dépenses extrabudgétaires liées à l’achat de l’avion présidentiel pour quelque 20 milliards FCFA et à un contrat d’équipements pour l’armée passé avec Guo Star SARL pour un coût de 69 milliards FCFA et autres, le FMI avait gelé ses versements à notre pays. C’est ainsi que la revue semestrielle qui devait se tenir en juin dernier a été repoussée à ce mois de septembre.
Il s’agissait alors pour cette mission d’évaluation du FMI, qui a séjourné dans notre du 11 au 25 septembre 2014, de passer en revue, avec les autorités maliennes, les solutions apportées aux points de divergences suite notamment aux résultats des audits qui avaient été demandés par les deux parties au Bureau du Vérificateur Général et à la Section des Comptes de la Cour Suprême sur les marchés susmentionnés.
Après avoir souligné les modifications apportées à l’article 8 – appliqué de manière extensive avec tous les dérapages possibles – du Code des marchés publics et l’annulation de certains contrats militaires, les deux parties sont parvenus à un accord en vue de la reprise des décaissements du FMI au Mali. Pour le chef de la délégation du FMI » les problèmes relatifs aux dépenses extrabudgétaires – liées à un avion présidentiel et à un contrat militaire – qui avaient retardé la première revue, initialement programmée pour juin dernier, ont été résolus « .
29 milliards FCFA de surfacturation
D’après la mission du FMI, » cette résolution s’est déclinée comme suit : publications des deux rapports indépendants d’audit sur ces transactions ; communication relative aux processus de sanctions ; application de contrôles rigoureux aux futurs marchés militaires et incorporation de toutes les dépenses extrabudgétaires au budget de l’Etat et leur élimination à l’avenir « . Pour cela, d’après la mission du FMI, « le gouvernement va très bientôt soumettre une nouvelle Loi de finances rectificative à l’Assemblée nationale pour régulariser les dépenses extrabudgétaires pour un montant de 30 milliards FCFA à financer par un recours au marché financier régional « .
Au cours du point de presse qu’elle a animé hier, à l’hôtel des finances, en compagnie du chef de la mission du FMI, le ministre de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, a déclaré qu’il y a eu des surfacturations à hauteur de quelque 29 milliards FCFA sur les contrats passés par le ministère de la Défense.
Rappelons que le rapport définitif du BVG est toujours attendu à cause du ministère de la Défense qui n’a pas encore déposé son rapport contradictoire.
Nous y reviendrons.
Mamadou FOFANA
SOURCE: L’Indépendant