Les partisans de la légende africaine du soccer George Weah se sont dits mercredi convaincus de la nette victoire de leur candidat au second tour de l’élection présidentielle organisé mardi au Liberia.
« C’est clair. On n’attend plus que la proclamation des résultats par la commission électorale pour le déclarer président », a confié à Reuters le directeur adjoint de la campagne de George Weah, Morluba Morlu.
Dans le camp de son adversaire, le vice-président sortant Joseph Boakai, on conteste cette prédiction. « Les chiffres que l’on voit nous font du bien », a dit son porte-parole, Robert Kpadeh. « D’ici demain (jeudi) matin, on devrait avoir les résultats de nos bastions, avec de meilleurs chiffres encore. »
Les agents de la Commission nationale des élections (NEC) ont commencé mercredi à colliger les votes provenant des quinze circonscriptions du pays, mais n’ont pas diffusé de résultats préliminaires, qui étaient attendus en fin d’après-midi et sont désormais annoncés pour jeudi.
Cette élection est perçue comme historique, car elle marque la première transition démocratique depuis plus de sept décennies au Liberia, première République d’Afrique.
Au premier tour, le 10 octobre, George Weah avait obtenu 38,4 % des suffrages exprimés, près de dix points d’avance sur Joseph Boakai.
Ballon d’or
Les deux candidats se sont engagés à lutter contre la pauvreté et la corruption dans un pays qui a mis des années à se remettre des ravages de deux guerres civiles très meurtrières entre 1989 et 2003.
Ils briguent la succession d’Ellen Johnson Sirleaf, qui ne pouvait prétendre à un troisième mandat du fait des règles limitant l’exercice du pouvoir.
Première femme démocratiquement élue à la présidence d’un État africain, elle a été co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2011 pour sa contribution à la paix, au développement socio-économique et à la reconnaissance de la place des femmes.
Mais son dernier mandat a été obscurci par des accusations de corruption et par la grave crise sanitaire du virus Ebola qui a submergé les services de santé du pays.
La tenue du second tour a été différée de sept semaines à la suite d’accusations de fraudes électorales avancées par Joseph Boakai, candidat du Parti de l’unité.
Le vice-président sortant pourrait pâtir de ses douze années de participation au pouvoir.
À l’inverse, George Weah, 51 ans, se présentait en nouveau venu du monde politique.
Récompensé par le Ballon d’or en 1995, l’ancien joueur du PSG et du Milan AC est adulé au Liberia, en particulier par les jeunes des quartiers défavorisés, des bidonvilles où il est né.
Mais son inexpérience politique malgré son mandat de sénateur et le flou qui entoure son programme inquiètent ses adversaires.