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Les orpailleurs illégaux à l’assaut du complexe Loulo-Gounkoto

Traditionnellement, tous les trimestres, Randgold tient les conseils d’administration de ses mines, les 26 et 27 octobre. La tradition a été respectée avec la tenue des conseils des mines de Keniéba et du complexe de Loulo-Gounkoto. Une occasion pour cette compagnie d’ouvrir ses portes aux journalistes.

orpaillage traditionnel

Le traditionnel conseil d’administration des mines de Randgold s’est bien passé. Ce rendez-vous trimestriel a porté sur la stratégie de la société qui consiste à donner des responsabilités aux nationaux des pays hôtes en assurant la formation et le développement de leurs talents.

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En plus de ceux-ci, des étudiants maliens qui avaient été sponsorisés par Randgold pour des études à l’étranger, sont aujourd’hui à des postes clés au sein de la compagnie. Ces informations ont été données à la presse lors de la présentation du document : «La mine d’or de classe mondiale Loulou-Gounkoto».

La présentation a été faite par Tahirou Ballo, directeur du complexe Loulou-Gounkoto, accompagné de membres de son staff, dont Siaka Berthé, directeur des opérations Afrique de l’Ouest des mines de Randgold. Pendant la soirée, il a été question de la mine souterraine de Loulou sous les éclairages du directeur Mohamed Cissé, de Cheick Abdel Kader Sangaré, directeur de la mine à ciel ouvert de Gounkoto. Comme pour dire que le Complexe Loulo-Gounkoto est dirigé par une équipe à 100% nationale.

Des jeunes ingénieurs sont recrutés et encadrés sur les bonnes pratiques d’exploitation minière sur le site et dans d’autres mines. Certes le programme de nationalisation des postes se poursuit pour réduire davantage le nombre d’expatriés, mais avec le mouvement de grève en cours, les responsables de Randgold sont inquiets. Car ces mouvements paralyseraient davantage la bonne marche de la compagnie, si les nationaux devenaient de plus en plus nombreux.

La bonne santé de la mine d’or a été évoquée et aucun incident environnemental majeur n’a été enregistré. Dans le cadre de la protection de l’environnement, 124ha ont été réhabilités avec plus de 15 000 arbres plantés cette année. L’eau, la santé avec l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau de Falémé, la gestion proactive des risques liés à la santé et à la sécurité au travail avec une diminution à Loulo d’année en année, sont autant de thèmes abordés.

Le plan d’éradication du Palu a été mis en œuvre avec une diminution de 37% sur le taux d’incidence de 2015 à 2016. Il y a eu, selon les responsables de Randgold, le lancement du programme de santé sur l’hépatite B et le programme de lutte contre le VIH/sida continue, avec une intensification de la sensibilisation, des conseils et tests volontaires (CTV) des employés et des communautés locales. Plusieurs détails ont été donnés sur l’investissement dans la production, le financement et la distribution, les taxes, les droits de douanes, royalties payés à l’Etat.

Les journalistes ont visité la mine souterraine de Gara, le centre agro-business de la mine avec son centre de formation agricole, le maraîchage, l’élevage des bovins et la pisciculture. C’est à la suite de cette visite de terrain que le grand patron de Randgold a remis le prix trimestriel du meilleur agent à Moussa Coulibaly, qui a été choisi par ses camarades comme le travailleur exemplaire du trimestre. Mark Bristow lui a donné des cadeaux, un diplôme et un trophée.

Le PDG de la compagnie Randgold s’est ensuite entretenu avec la presse pour dévoiler les raisons du conseil d’administration ; il avait à ses côtés Baba Mahamane Maïga, gouverneur de la région de Kayes. Dans son intervention, il a parlé de l’éducation avec 13 écoles construites, avec un effectif scolaire à 3000 élèves contre 500 avant la mine. Ainsi que de la bourse d’excellence offerte à 26 étudiants locaux, et 78 bourses à offrir par an pour les prochaines années. Il a noté le projet «Un village-une école/Eau potable», la réalisation de 47 forages et 4 systèmes d’alimentation en eau, avec une capacité d’analyse de qualité régulière de l’eau avec un compte-rendu.

L’environnement, les relations entre la mine et les communautés, la grève des travailleurs, mais surtout l’orpaillage illégal ont été les questions dominantes de la rencontre avec le PDG. L’orpaillage illégal est une préoccupation de la mine parce qu’il y a 8 grands placers illégaux sur le permis. C’est pour cela que la société interpelle l’Etat.

Selon Mark Bristow, Randgold n’est pas contre l’orpaillage traditionnel qui se fait sur des sites désignés par l’Etat malien en application du code minier. Mais sa société assiste à l’utilisation des espaces de son permis par des gens qui ne sont pas Maliens, qui utilisent des produits comme le mercure avec des dégâts sur l’environnement, les cours d’eau, surtout le fleuve Falémé.

L’orpaillage illégal a des conséquences sur les opérations d’exploration et d’exploitation. Elles sont dérangées avec des impacts sur les ressources et réserves déclarées. Il y a un manque à gagner pour l’Etat avec d’importants dégâts environnementaux. Comme l’envasement et la contamination des cours d’eau. D’autant que les orpailleurs illégaux venus des pays de la sous-région utilisent des produits chimiques dangereux (Cyanure, Mercure, etc.). La conséquence, selon les communautés, c’est d’abord des problèmes de sécurité, l’abandon scolaire, le travail des enfants et des problèmes de santé.

Pour le gouverneur de Kayes, l’Etat est en train de prendre ses responsabilités. Le chef de l’exécutif kayesien dit avoir même fait une tournée dans la zone pour sensibiliser les orpailleurs illégaux avec l’appui des imams et des chefs traditionnels. Baba Mahamane Maïga dit  vouloir continuer le même travail même s’il reconnaît lui-même que ce n’est pas une mince affaire avec l’insécurité.

Malgré ces difficultés, les opérations de Randgold ont contribué à 3 056 milliards de francs CFA (5.6 milliards de dollars US) à l’économie malienne sous forme d’impôts, de redevances, de salaires et de paiements aux fournisseurs locaux au cours des 22 dernières années. Les dividendes et taxes versés à l’État du Mali passent à 204 milliards FCFA. Les mines exploitées par Randgold ont versé 1784 milliards de francs CFA (3,3 milliards de dollars US) sous forme de dividendes et de taxes à l’État sur 22 ans royalties.

D’après le PDG de Randgold, le secteur minier durable a besoin de compagnies minières et d’investisseurs, de gouvernements, d’ONG et de régulateurs. Mais aussi d’employés, de partenaires et des communautés pour un partenariat engagé.

Rendez-vous est normalement pris dans trois mois, mais les responsables de Randgold ne veulent plus que la presse attende trois mois pour revenir. Elle peut venir à tout moment pour faire des enquêtes et des recherches pour donner la bonne information à l’opinion nationale et internationale.

Kassim TRAORE

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