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Les Malinkés

Ou Mandinkas, Mandingos, Mandés, Maninkas, sont un peuple d’Afrique de l’Ouest présent principalement en Guinée et au Mali et de façon minoritaire au Burkina, en Côte d’Ivoire en Guinée-Bissau, en Gambie au Sénégal. Ils sont présents en petits groupes au nord de la Sierra Leone et du Libéria.

Le nom malinké ou l’homme du Mandé, d’où sont originaires tous les groupes Mandingues. Ils sont à l’origine de la formation des ethnies Bambara, Jalonkés, Soussous, Diakhankés, Dioulas. Ils ont également influencé les cultures sonrhais, dogon, sénoufo, mossi et bwa. Les Malinkés sont très proches culturellement des Bambaras, leur langue est presque identique, les Malinkés et les Bambaras partagent la même origine.

À partir de la fin du 12e siècle, les Malinkés commencent à établir leur domination, notamment avec le personnage de Soumaoro Kanté, qui bâtit avec son armée le grand royaume de Sosso, sur les ruines de l’empire du Ghana, fondé par leurs cousins soninkés. Les Malinkés étaient dominants dans l’empire du Manding et le fondateur Soundiata Keita était un Malinké. C’est à la bataille de Kirina, vers 1235, que celui-ci renverse Soumaoro Kanté, pour fonder cet empire. Dès lors, Soundiata inaugure la charte du Manden ou du Kouroukanfouga, l’une des premières déclarations universelles des droits de l’homme.

La charte du MANDEN ou Mandé Kalikan…

Proclamé en 1236 par l’empereur du Manding SOUNDIATA KEITA… est la  première charte sur les droits de l’homme.

«Au nom du Mandé tout entier»,

La charte mentionne sept paroles qui sont : «Une vie n’est pas plus ancienne ni plus respectable qu’une autre vie, de même qu’une autre vie n’est pas supérieure à une autre vie» ; «Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable»; «Le tort demande réparation»;«pratique l’entraide»;«Veille sur la patrie»; «La faim n’est pas une bonne chose, l’esclavage n’est pas non plus une bonne chose»; «La guerre ne détruira plus jamais les villages pour y prélever les esclaves ; personne ne sera non plus battu au Mandé, ou mis à mort, parce qu’il est fils d’esclave»;

«Chacun est libre de ses actes, dans le respect des interdits des lois de sa patrie».

Selon les transcripteurs de la charte, l’abolition de l’esclavage fut une œuvre maîtresse de Soundiata Keïta et de l’Empire du Manding. On trouverait dans cette charte les notions de respect de la vie humaine, de droit à la vie, les principes d’égalité et de non-discrimination, de liberté individuelle, de justice, d’équité et de solidarité. Les Malinkés sont aussi à l’origine de la création du royaume du Kaabu au sud du Sénégal et en Guinée. Au 13e siècle, des États du Niani et Wouli, le Bambouk durent jusqu’à la fin du 19e siècle, où ils sont conquis par les colons européens.  Le Mandingue domine toute l’Afrique de l’Ouest entre le 13e et le 19e siècle… L’organisation sociale repose sur la famille élargie et la polygamie est une pratique courante, en particulier chez les nobles.

La société est hiérarchisée en trois niveaux :

La noblesse, issue entre autres de la famille des Keïta, empereurs du Mali, dont les membres portent le nom de Tontigui, et certains sont des hommes libres vivant de l’agriculture.

Les castes, composées de forgerons, cordonniers, tisserands, les griots appelés (Dyeli), sont la deuxième hiérarchie. Les forgerons sont les principaux détenteurs du savoir religieux, ils sont les grands initiés de la société Malinkée. Captifs, avant ils portaient le nom de Dyon. Ils ont été affranchis au début du 20e siècle.  Dans les villages malinkés, il existe des sociétés secrètes. Comme les confréries de chasseurs (Donzo).  Traditionnellement, les hommes malinkés s’habillent en boubou, le Baraké Doloki, de couleur blanche ou jaune. Les couvre-chefs sont nombreux : il y a le chapeau conique le Gaban et le Bama Dah un bonnet ouvert sur les côtés, en forme de gueule de crocodile. Certains hommes se rasent la tête, d’autres continuent de se faire tresser les cheveux.

Comme porte-bonheur, ils se font percer l’oreille gauche et y mettent un petit anneau en or. Les femmes portent le boubou et le pagne. Leurs coiffures sont très complexes et ressemblent à celles de femmes peules, en particulier le cimier, et les tresses le long de tempes, parfois attachées sous le menton. Elles mettent à leurs cheveux, des cauris, ou des pièces d’argents. Les bracelets sont en cuivre, elles les portent aux poignets et autour des bras ; autour des reins se trouvent plusieurs rangées de collier de perles, ainsi qu’au cou.

Sinè KEITA

Le Reporter

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