Ce sommet avait réuni près de 200 représentants catholiques au Vatican et s’est refermé dimanche par un discours du pape François. Ce dernier a présenté des “directives contre le diable”, titre la Süddeutsche Zeitung. Mais “ce n’est pas le diable qui a sali l’Eglise. Ce sont ses fonctionnaires”. Le quotidien rappelle qu’il s’agit de “dizaines de milliers de prêtres qui se sont rendus coupables, de légions de victimes, qui ont été brisées par leurs actes.” Alors l’Eglise doit apporter “une réforme du millénaire à une crise millénaire” qui pourrait se traduire par l’ouverture de toutes les archives y compris de celles du Vatican, par le licenciement de tous les prêtres fautifs, ou encore par la fin de l’obligation de célibat.
Même son de cloche dans Die Welt, qui parle d’un “workshop de sensibilisation”. Certes, le pape “mérite le respect, pour être le premier de l’Eglise catholique à convoquer un tel sommet”. Mais à la fin, son discours a été “une déception”. François a insisté longuement sur l’universalité du problème des abus sexuels qui touchent à toutes les sphères de la société. “Cela ne peut que passer comme une relativisation de la propre culpabilité”, écrit Die Welt.
De diabolus à El Diablo
Quatre jours de repentance, de remords et de pénitence : comment se fait-il qu’ils ne soient pas “suivis de conséquences tangibles”, se demande die Tageszeitung ? Assistera-t-on vraiment à des exclusions de coupables, alors que les directives contre le diable “sont non seulement vagues” mais doivent “encore être discutés au Vatican”.
Le journal de gauche estime également qu’une proposition “véritablement révolutionnaire” aurait par exemple été la fin du célibat des prêtres.
On peut donc conclure l’humeur des éditorialistes par la formule de la Süddeutsche Zeitung : “C’est insuffisant, Amen”.
A Bogota, Mike Pence (à droite) assure Juan Guaido du soutien de Donald Trump.
D’un diable à l’autre, du Vatican au Venezuela. Là-bas, el diablo, c’est Nicolas Maduro, en tout cas selon l’opposant Juan Guaido et ses alliés internationaux, à commencer par les Etats-Unis. Tous sont réunis ce lundi à Bogota autour d’une question : comment renverser Maduro. Juan Guaido brandit de plus en plus la menace militaire. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c’est “l’expression de son impuissance, voire de son désespoir”. Sa rencontre avec le vice-président américain Mike Pence “va offrir des images et du son au dictateur Maduro”, qui pourra accuser son adversaire de traîtrise, de vouloir livrer le Venezuela et ses réserves en pétrole aux forces impérialistes nord-américaines. Il faut emprunter des “chemins pacifiques”, estime l’autre journal de Frankfort, la Frankfurter Rundschau, pour qui, “Guaido joue avec le feu”.