« Les maux du Mali se résument à une question de gouvernance. Je vais dénoncer les autorités de la transition qui ne respectent rien ni personne. On ne peut pas gérer le peuple sans le peuple ». Grand invité dimanche de la rentrée politique de la Plateforme Espérance nouvelle Jigiya Kura, Mahmoud Dicko, parrain de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) n’a pas rangé la langue dans sa poche. L’allusion est claire et directe. L’imam a changé le fusil d’épaule : « J’ai dit que je vais à la mosquée en croyant que les autorités de la transition vont bien gérer la transition. On ne peut pas avoir un président distant du peuple, un Premier ministre froid et un vice-président, je ne sais pas »
Entre les politiques et la transition
Désaccord total
Les deux parties filent un véritable désamour. La pilule de suppression de l’aide publique des partis politiques et le doublement de la caution de participation à la présidentielle portée à 50 millions de nos francs contre 25 millions précédemment ne passent pas.
La finalité recherchée par le gouvernement consiste à réduire les candidatures farfelues, mais elle fait courir le risque d’une démocratie censitaire. Le montant jugé colossal pourrait inciter d’aucuns prétendants au fauteuil à recourir à des fonds occultes. L’aide aux formations politiques visait à empêcher de tomber dans les travers.
Ces points de friction viennent s’ajouter à d’autres, notamment le renoncement à la mise en place d’un organe unique de gestion réclamée à cor et à cri par les milieux politiques. Le délai imparti, selon le gouvernement, ne le permettrait pas. A défaut, on s’achemine vers le renforcement des structures actuelles qui, il faut le dire, est loin de remporter une adhésion massive, en raison « des risques de fraude pouvant entacher la régularité et la sincérité du vote ».
Denrées alimentaires
Baisse annoncée des prix
Le gouvernement a pris des mesures pour endiguer la hausse des prix alimentaires. L’huile, le sucre, le lait, la farine et la viande sont concernés. De fortes restrictions à l’exportation du bétail, notamment vers les pays voisins, sont déjà entrées en vigueur. S’y greffe la subvention de l’aliment bétail, l’un dans l’autre, les prix pratiqués vont retrouver leur niveau d’avant la récente augmentation.
Une bonne nouvelle pour les consommateurs qui pourrait être vite contrebalancée par la hausse du péage avec ses effets papillon sur les frais de transport. Le ministre des transports, Makan Fily Dabo, reste droit dans ses bottes en invoquant une vielle disposition communautaire qu’il s’est fait le devoir d’appliquer.