Les femmes du Mali disent « tolérance zéro » au MNLA et refusent catégoriquement qu’on accorde une grâce à ce groupe armé qui selon elles, doit répondre de tous les crimes atroces qu’il a commis au nord notamment les viols sur les femmes et les petites filles. Elles l’ont fait savoir à la faveur d’une conférence de presse tenue le vendredi dernier au carrefour des jeunes. Au cours de ladite rencontre, les femmes ont déclaré être résolument engagées à marcher en direction de Kidal afin de démystifier les mystères qui entourent la dernière région. Et qui poussent la communauté internationale à adopter une position ambigüe.
La rencontre était organisée par l’association pour le progrès et la défense des femmes (APDF), en collaboration avec plusieurs associations et organisations féminines dont le réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao (PEPSFECO). Les femmes voulaient à travers cette rencontre avec la presse, exprimer leur position par rapport au protocole d’accord élaboré à Ouaga en vue de trouver une solution au problème de Kidal afin que les élections puissent s’y dérouler au mois de juillet à l’instar de toutes les régions du Mali. « Tolérance zéro au MNLA. Il faut que le MNLA paye pour tous les crimes qu’il a commis. Nous demandons à nos autorités de négocier pour que le MNLA n’obtienne pas l’amnistie» a affirmé Mme Fatoumata Siré Diakité. Elle s’est ensuite demandé pourquoi la communauté internationale refuse de reconnaitre les crimes commis par le MNLA, un mouvement constitué de bandits armés qui sont à la base du massacre d’Aguelhock. Auquel, s’ajoutent des cas de violences sexuelles au nombre desquels on peut citer le viol des enfants âgés de moins de 10 ans, des cas de mariages forcés, avec comme conséquences, des grossesses non désirées, des fausses couches et des traumatismes. « On est pour la négociation mais on ne veut pas que l’on négocie contre notre propre dignité et notre propre sécurité » a déclaré la présidente de l’APDF. D’autant plus qu’il y a des textes qui attestent que les abus sexuels commis en temps de guerre doivent être punis. « Qu’est-ce qu’il y a à Kidal que nous, les Maliens ne savons pas. Pourquoi le MNLA, la France et la communauté internationale tiennent tant à cette région du Mali » s’est interrogée la présidente de l’APDF. Elle a aussi dit ne pas comprendre ce qu’il y a à Kidal et qui ne se trouve pas dans les autres localités du Mali. Selon Mme Fatoumata Siré, si le Mali est dans cette situation, c’est à cause du MNLA. « Pourquoi donc le caresser. On n’est pas d’accord avec ce qui se signe à Ouaga. Et nous sommes derrière nos autorités par rapport à cette situation précise » a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Mme Touré Mariam Touré, chargée de la promotion féminine à Diré, a invité les autorités à trouver une solution définitive à cette situation en faisant en sorte que la grâce ne soit pas accordée au MNLA afin que les coupables puissent être jugés et punis pour leurs crimes. Sans quoi, ce serait la révolution, a-t-elle menacé. « S’il est vrai que le citoyen malien est la première instance, alors, nous demandons que justice soit faite », a ajouté Mme Baby, adjointe au maire de Rharouss.
Les femmes ont profité de l’occasion pour demander aux différentes compagnies de transport de mettre à leur disposition deux ou trois bus pour les transporter à Kidal. « On va aller voir de visu ce qui se passe là-bas. Si les hommes en sont incapables, nous, nous sommes résolument engagées à le faire » a insisté Mme N’Diaye Madina Kouyaté.
Ramata S.Kéita