Personne ne l’a jamais osé dans ce pays pour telle ou telle raison, du moins Malick Coulibaly l’a osé en son temps. Aujourd’hui, il y a des gens qui doivent vraiment l’oser pour l’amour du pays et pour leur dignité. Mais bon, tout le monde n’est pas Malick Coulibaly, ça c’est sûr. Je pense aux grands bluffeurs de la République. Je ne vais pas m’aventurer à les citer tous, sinon j’allais demander la démission de tout le gouvernement du « Rouquin » Diango, mais bon ! Comme je suis patient et tolérant à l’image de tous les maliens…. Par contre, il y a deux grands messieurs qui ont retenu particulièrement mon attention et celle du peuple tout entier d’ailleurs. Je pense au tout puissant ministre de la Défense, Yamoussa Camara, grand bluffeur devant l’éternel. Il a osé baratiner tout un peuple de 15 millions d’habitants en une matinée. Un record mondial, qui doit être inscrit dans les records Guinness. Derrière son visage serein, se cache un homme de la classe de ceux capables de rouler un peuple meurtri dans la farine en un temps record. ‘’L’armée sera à Kidal au plus tard le 15 mai’’ et il a fallu attendre jusqu’au mercredi 5 juin pour qu’on l’entende à Anéfis. Et cette promesse au peuple était faite devant les applaudimètres  de Bagadadji (les députés) qui auraient dû le lui rappeler, car il n’a pas osé rendre le tablier de lui-même. Il ne le fera jamais d’ailleurs.

Il n’est pas à son premier coup de maitre, l’on se rappelle du mois de janvier dernier, où il criait sur tous les toits que les soldats au front étaient traités comme des princes dans un château, malgré leurs cris de détresse consécutifs à des conditions lamentables de travail. Il a fallu le courageux et vaillant Procureur de la République, Daniel Téssougué pour éclairer nos lanternes. Merci M. Daniel.

Mais heureusement, le pauvre badaud du ‘’rail da’’, de ‘’Dibidani’’ ne comprend pas la langue dans laquelle il s’est exprimé ce jour-là devant les applaudisseurs publics de Bagadadji, sinon je ne veux même pas penser à ce qui serait arrivé. Mais le professeur émérite en Mathématiques, Dioncounda comprend aisément ce que je veux dire par là. Le cultivateur de Goundam, lui,  s’en fout car il n’a ni électricité encore moins de télévision ou de radio pour savoir ce qui se passe de l’autre coté de la capitale située à des ‘’années lumières’’ de lui. Lui au nom de qui on décide, s’en fout à condition d’avoir de quoi faire bouillir la marmite, point à la ligne. Comme lui d’ailleurs, tout le monde sait que je ne suis pas rancunier et je suis patient, je m’en remets à Dieu, car le pauvre a toujours tort dans ce pays ‘’fantan djo té kélé la’’.

J’aurai pu passer sous silence le cas de l’autre brave type, mais, ma conscience ne me laissera pas tranquille, car son acte est ahurissant. Lui c’est le tout puissant ministre des ouvriers de l’Etat, qui par une simple signature, a enlevé le pain à plus de 263 bouches. Il n’a pas eu pitié de cette pauvre vielle dont les ordonnances sont assurées par les pécules de son rejeton ou à toutes ces familles dans les faubourgs, accrochées à la poche de ce pauvre jeune qui pensait avoir eu une situation. Monsieur le tout puissant ministre est catégorique, ‘’Ladji, Madou, Chiaka, et les 260 autres’’ sont à remercier, car leurs décisions d’intégration à la prestigieuse Fonction publique à vie et après vie, sont illégales. La loi est claire et lui, le tout puissant Mamadou, fils de Namory Traoré, veille à son respect strict.

Le bon Dieu qui n’abandonne jamais la veuve et l’orphelin à la merci de l’injustice Envoya à ces jeunes au désarroi, l’éclairé Mohamed Aly Bathily comme ‘’Messie’’ et Insouffla aux conseillers de la section de la cour suprême, le courage d’annuler contre toute attente la décision du tout puissant ministre Mamadou Namory. Il a vu sa signature assassine qui brise les espoirs de familles entières, réduite à néant et les radiés réinstallés dans leurs droits. Il ne démissionnera pas et pourquoi le ferait-il, il pensait bien faire non ? Les hommes sont des sujets appelés à se tromper une fois dans l’application de certaines règles non ? Il est no ‘’bouging’’, inamovible.

Comme le ridicule ne tue pas dans ce pays, le même super man, garant infatigable de la loi et de son respect strict, par un arrêté en date du 11 mai 2013, intègre dans la même fonction Publique, des papis et des Mamies dont l’une d’entre-elle a particulièrement attiré notre attention, il s’agit de Mme Sina Damba. La bonne dame était membre très active dans les organisations et associations féminines, ce qui lui a valu un prestigieux portefeuille ministériel sous l’ère ATT. Après la débâcle, elle fut bombardée toute puissante Directrice Générale de l’APEJ. Là il y a à boire et à manger.

Avec complaisance et toute honte bue, cette vaillante dame et plusieurs autres papis et mamies intègrent la fonction publique de l’Etat à 56 ans, soit à 4 ans de la retraite. Les mots pour qualifier cet acte inique me manquent, mais convenons  que c’est honteux de la part du tout puissant ministre. Apostrophé par la presse, Mamadou Namory, tout naturellement, a montré qu’il manquait manifestement  d’arguments sur ce sujet. Au même moment, le fils de cette dame est au chômage et espère toujours avoir un emploi.

Ecœurant ou révoltant, les commentaires vont bon train dans les salons et les « Grins » autour des verres de thé. Bon, comme je ne suis pas rancunier puisse que mêmes ceux qui ont frôlé la catastrophe de par une erreur du ministre ne le sont pas, pourquoi le serais-je ?

Mais notre vaillant ministre est toujours dans le fauteuil ministériel. Il n’a pas le courage de rendre le tablier. Non! Pourquoi le ferait-il d’ailleurs ? Tout le monde n’a pas la sagesse et la grandeur de Malick Coulibaly.

Monsieur, pour l’amour du pays et pour votre honneur rendez le tablier.

Je ne terminerais pas sans dire un mot sur les grands scandales qui émaillent la transition, je pense sincèrement à la cacophonie autour du marché de l’achat des véhicules pour l’armée, à la 3^ème licence de téléphonie, le marché de la confection des cartes NINA ou encore les travaux de voie de la corniche. Tout  récemment un autre problème s’est déclaré entre les militaires nouvellement formés à Koulikoro par l’UE dans le cadre EUTM et leur hiérarchie. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.

Harber Maïga