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Les fautes rédhibitoires qui ont plombé la machine

L’Union Soudanaise RDA du président Modibo Kéita avait engagé le Mali sur la voie du socialisme, avec une vision panafricaniste marquée, soutenue par une diplomatie conquérante. Naturellement, les frictions avec l’ancienne puissance colonisatrice n’ont pas tardé et les réseaux Foccart sont vite entrés en action, jusqu’au coup d’état militaire du 19 novembre 1968 qui a porté au pouvoir le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN), dont l’aventure finira avec les purges opérées en son sein le 28 février 1978. L’élimination des faucons du CMLN avait fait croire à une embellie mais c’est un parti unique, l’UDPM qui va éclore, dirigé par le Général Moussa Traoré. Lors du sommet de la Baule de 1990, François Mitterrand va conditionner l’aide française au multipartisme, en faisant des opposants politiques la nouvelle arme pour tenir en respect les présidents africains jugés récalcitrants. Moussa Traoré qui était déjà dans le collimateur a dû, à son corps défendant, subir la révolution de mars 1991, fatale à son pouvoir. Toutefois, ses tombeurs étaient loin d’être un groupe homogène avec un leadership structuré. Amadou Toumani Touré qui conduisait le putsch comprend qu’il ne peut tenir tête à la camarilla et choisit de passer un deal avec Alpha Oumar Konaré, pour se ménager un avenir politique. Celui-ci, au cours de son magistère commettra deux fautes majeures. D’abord, le démantèlement de l’armée nationale dont il bradera les équipements et désorganisera la chaine de commandement, au motif qu’une armée forte est une menace pour la démocratie. Ensuite, l’intégration de plus de deux mille ex-rebelles au sein des forces de défense et de sécurité démotivées, introduisant lui-même le virus de la rébellion armée au cœur de la république. Imprudence et naïveté qui vont coûter cher par la suite et l’empêcheront de tenir solidement les rênes du pouvoir d’Etat. Pour sauver son régime, il cautionnera la grande corruption au sein de l’Administration et des milieux politiques. Ni lui, ni Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéita qui lui succèdent, ne présenteront un état des lieux lors de leur prise fonction, choisissant chacun de gouverner avec son clan. Ils quitteront tous le pouvoir, contraints et frustrés.

Mahamadou Camara

Email : mahacam55mc@gmail.com     

Source: L’Alerte

 

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