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Les Etats-Unis d’Afrique : une urgence

L’actualité du continent, au Nord comme au Sud, est une injonction à mettre en œuvre cette union véritable dont rêvaient les plus éclairés des leaders africains des années soixante.

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Au Nord du continent, fuyant les guerres ou la faim, les migrants africains se noient dans la Méditerranée, par milliers, désormais. Au Sud, ils meurent par dizaines, sous les coups de leurs propres frères, d’Afrique du Sud. L’actualité de l’ensemble du continent africain n’a jamais été aussi sombre, aussi désespérée. Que dire ? Que faire ?

Les naufragés africains de la Méditerranée, comme les sinistrés de la xénophobie, en Afrique du Sud, ne mourraient probablement pas, si l’Afrique, en 1963, avait osé une véritable union. L’actualité n’a jamais été autant une injonction à essayer, enfin, ces Etats-Unis d’Afrique, dont rêvait le docteur Kwame Nkrumah et que chanta si bien Bob Marley. La jeunesse du continent vit déjà au diapason d’une Afrique unie. Après un demi-siècle perdu à voguer d’échec en échec, il est urgent d’essayer ce que les plus éclairés des leaders africains ont imaginé avant les autres continents, mais que ces autres continents mettent en œuvre, alors que l’Afrique est plus balkanisée que jamais.

Les semblants de succès dont se vantent certains Etats sont, par nature, éphémères, parce qu’il est illusoire d’espérer que ces ilots de prospérité survivent durablement dans un océan de pauvreté. A deux ou trois exceptions près, aucun Etat africain n’a la dimension suffisante, pour espérer peser de quelque poids dans le monde, tel qu’il se dessine aujourd’hui.

Les gouvernements, ici et là, promettent pourtant à leurs peuples qu’ils seront bientôt des pays émergents…

Ces slogans sur l’émergence sont, pour la plupart, trompeurs. Pour devenir un pays émergent, il faut, obligatoirement, commencer par assurer à son peuple un certain nombre de biens et facilités. Les peuples n’ont qu’à observer l’environnement dans lequel ils vivent pour apprécier, par eux-mêmes, la sincérité de la promesse qu’on leur fait. Pour cela, il est quelques questions simples auxquelles ils doivent répondre oui.

Quelles sont-elles, ces questions ?

Au regard de ce que vous vivez actuellement, pensez-vous, sincèrement, qu’à l’échéance que l’on vous annonce, les trois-quarts de la population de votre pays auront accès à l’eau, à l’électricité, à des hôpitaux, des centres de santé ou de simples dispensaires, à des écoles pour tous les enfants du primaire et suffisamment de collèges et lycées pour ceux du secondaire ? Si la réponse, dans chaque secteur, est oui, alors, la promesse est sincère. Autrement, le pays émergent que l’on vous promet est une pure supercherie.

La vérité de bon sens est que la plupart des nations africaines sont de bien trop petits Etats pour espérer devenir des pays émergents. Voilà pourquoi l’avenir ne peut résider que dans les Etats-Unis d’Afrique.

Le slogan sur l’émergence stimule peut-être ces populations…

Il s’agit de cesser de mentir à des peuples régulièrement bernés, depuis les indépendances. Sur la santé, sur le développement, sur la démocratie… Combien de pays connaissent une démocratie véritable sur ce continent ? C’est-à-dire un système où les décisions de justice ne proviennent pas directement du pouvoir, du moins pour certaines affaires, où l’attribution des marchés les plus significatifs ne sont pas à la seule discrétion du prince… Dans combien de pays les opposants peuvent-ils manifester librement, dès lors qu’ils ont rempli les formalités nécessaires ? Et que dire des élections volées ? Des emprisonnements arbitraires ? Des assassinats politiques ?

Les peuples africains, pour reprendre l’expression à la mode, en ont marre ! Marre des démocraties factices !, des dirigeants factices !, des armées partisanes !, de la corruption généralisée… Si les Etats-Unis d’Afrique sont une fédération, les lois fédérales protégeront les citoyens de l’arbitraire de tels dirigeants.

Tous les projets d’Etats-Unis d’Afrique, se sont, justement, heurtés à la question du leadership…

Nkrumah avait l’envergure pour être président de ces Etats-Unis d’Afrique. Le colonel Kadhafi a commis l’erreur de mettre la fortune de son pays en avant. Et son projet a été torpillé. A la fin, il a trouvé quelques margoulins pour lui vendre une idée de « roi des rois » d’Afrique.

Mais Nelson Mandela ! Lui pouvait être accepté par tous comme le président des Etats-Unis d’Afrique ! Il aurait pu, aurait dû prendre une telle initiative ! Mais, peut-être n’en avait-il plus l’énergie.

Dans de véritables Etats-Unis d’Afrique, madame Nkosazana Dlamini-Zuma n’aurait pas à ce point perdu la voix, juste au moment où il urgeait, pour elle, de faire un rappel à l’ordre ferme, face aux exactions commises contre des étrangers Africains en Afrique du Sud.

Aux dirigeants actuellement aux affaires de prendre leurs responsabilités. Sinon, la jeunesse africaine sera en droit de leur dire… de dégager !

Source: rfi.fr

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