Quelle image les leaders d’opinion africains ont-ils de leur partenaires étrangers, et de la France en particulier ? Voilà l’objet du premier « baromètre des leaders d’opinion africains ». Une étude réalisée par l’institut IMMAR et commandée par le CIAN, le conseil français des investisseurs en Afrique. Si les marques françaises ont plutôt la cote, il n’en va pas de même de la France.
Pour investir dans un pays étranger, il est bon de connaitre le moral de l’opinion. Fort de ce principe le Conseil français des investisseurs en Afrique, a commandé une étude auprès des leaders d’opinion africains. Leaders d’opinion s’entendant au sens le plus large possible pour le président délégué du CIAN, Etienne Giros : « Nous sommes sortis des leaders d’opinion classiques qui sont les politiques, les économistes ou les hommes d’affaires, pour élargir largement le champ, puisque nous avons mi-dedans, les sportifs, les intellectuels, les professeurs d’université, les chefs religieux, les blogueurs et les gens qui font les réseaux sociaux. »
Les Français en 7e position
Et là, surprise, les partenaires étrangers jugés bénéfiques par les Africains sont dans l’ordre, les Chinois, les Japonais, les Allemands, les Turcs et les Américains, les Français n’arrivant qu’en 7e position. « C’est la partie un peu “dure” pour nous de découvrir que la France est septième, alors que ses entreprises sont extraordinaires performantes en Afrique. C’est dû à notre passé. La France est mieux connue que d’autres pays et comme on le dit “qui aime bien châtie bien”. Il y a aussi des dossiers comme le franc CFA ou les interventions militaires françaises. Tout cela façonne l’opinion, alors que d’autres pays sont juste là sur le plan économique et sont plus neutres. »
Cette étude réalisée dans trois pays du Maghreb, trois d’Afrique de l’Ouest et deux d’Afrique centrale, renseigne aussi sur les pays africains les plus admirés sur le continent. Sans surprise, l’Afrique du Sud remporte la palme, suivie du Maroc, Brahim Saïl directeur général de l’institut IMMAR.
Les marques françaises bien placées
C’est surtout la politique du Maroc d’ouverture sur l’Afrique, et cela se ressent un peu partout. L’Algérie aujourd’hui n’est pas dans cette position, elle est encore absente de l’Afrique subsaharienne, et cela explique cette situation. En troisième position ex aequo, nous trouvonsle Ghana et le Rwanda, des pays volontaristes et qui récoltent une bonne image extérieure. Le leadership est récompensé et il faut reconnaitre que le développement et la gouvernance sont eux aussi récompensés.
L’étude s’intéresse aussi à la notoriété des marques étrangères. Derrière le japonais Toyota, Orange arrive en deuxième position. La France classe quatre de ses marques parmi le top 10. Ce qui en fait le pays le mieux représenté.
RFI