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Les cinq décisions à prendre pour vaincre le terrorisme islamiste

L’islamisme a déclaré la guerre à la France, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire. Les Arvernes, réunissant hauts fonctionnaires, économistes, chefs d’entreprise et universitaires, proposent un plan pour gagner cette guerre contre le terrorisme.

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Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, d’économistes, de chefs d’entreprises et de professeurs d’universités.


Le terrorisme islamiste a frappé à nouveau la France, cet été, à Nice et à Saint-Etienne-de-Rouvray, mais également l’Allemagne, alors que plusieurs réseaux ont été démantelés en Europe, notamment en Italie du Nord. Incontestablement, Daech réussit à transposer son conflit en Europe, utilisant les vagues migratoires pour introduire des terroristes ou radicalisant une minorité de jeunes Européens musulmans qui trouve, dans le djihad, l’occasion de donner un sens à une vie d’errance. Au-delà des événements, nous souhaitons réaffirmer quelques principes simples.

Depuis de longues années, la France est en guerre sur des théâtres d’opération extérieures: Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Mali, Irak… Nous sommes encore aujourd’hui aux premières lignes dans le Sahel, ainsi que dans la coalition internationale formée contre Daech en Irak et en Syrie. Mais il faut désormais regarder la vérité en face: la guerre s’installe également en France. La France est, de loin, le pays le plus attaqué en Europe! La lutte sera longue car l’ennemi, que le Gouvernement ne parvient même pas à nommer, n’est pas seulement extérieur. Il se trouve également dans une jeunesse radicalisée française, d’origine musulmane ou fraîchement converti, et qui peut frapper aussi bien la capitale que les villages français les plus calmes et les plus reculés.

Cette guerre, que nous n’avons pas souhaitée mais qui nous a été déclarée, portée hier par Al Qaïda, aujourd’hui par une organisation encore plus radicale, l’Etat Islamique (Daech), doit désormais être l’occasion d’y répondre avec les moyens adéquats. Nous proposons donc, comme nous l’avions fait au lendemain du massacre du Bataclan, un plan d’action anti-terroriste qui s’articule en cinq points.

Premièrement, notre stratégie de sécurité nationale – et le terme sécurité nationale, et non sécurité intérieure est utilisée à dessein – doit être adaptée aux nouveaux enjeux de la menace. Cela implique que ce gouvernement, et ses successeurs, fassent un choix budgétaire, sans demi-mesure, en faveur de l’armée et des forces de sécurité intérieure. Le plan de lutte anti-terroriste actuel n’est pas à la hauteur des enjeux. Les recrutements sont hésitants. L’armée est suremployée à des tâches de sécurité intérieure. Les policiers supplémentaires mettront deux ans (temps de recrutement et de formation dans les écoles de police) avant d’arriver sur le terrain. Or, il faut des moyens beaucoup plus conséquents, immédiats et un investissement massif dans le renseignement technologique et dans la rénovation de notre appareil de défense. Si l’on veut gagner la guerre, il faut s’en donner les moyens. Notre choix budgétaire doit désormais aller prioritaire à l’Etat régalien et les dépenses de l’Etat providence doivent baisser.

Deuxièmement, le conflit syrien doit s’acheminer, maintenant, sur le chemin de la transition. Il faut profiter de l’épuisement des forces des belligérants (Russie, Iran, Turquie, Qatar, puissances occidentales) pour remettre les parties syriennes autour de la table et négocier un accord de cessez-le-feu et de transition politique. Ce conflit est le cœur du djihadisme actuel. Il faut donc résoudre le conflit syrien, pour défaire Daech et renouer avec des services locaux compétents pour traquer les djihadistes internationaux. Dans le cas contraire, nous laissons une bombe à retardement faire son œuvre à quelques centaines de kilomètres de l’Europe, alors que plus de 2000 Français sont partis en Syrie dans les rangs djihadistes.

Troisièmement, la France doit conduire sa politique étrangère au regard de ses intérêts propres, et non d’une «morale» internationale dont nous serions les seuls détenteurs. Cela implique que nous en finissions avec une forme de naïveté, attisée par les donneurs de leçons germanopratins ou bruxellois, à l’égard de partenaires tels que la Russie, l’Iran, la Turquie ou Israël. Nous devons nous rapprocher et travailler avec les services de renseignement qui sont opérationnels au Moyen-Orient. A cet égard, l’interdiction du dialogue avec les services de Damas, prononcée par le chef de l’Etat depuis deux ans, nuit considérablement à l’efficacité de nos propres services qui sont ainsi «aveugles» sur le théâtre d’opération syrien.

Quatrièmement, le territoire national doit être sanctuarisé. La première mesure à prendre, et pour laquelle aucun effort sérieux n’a été entrepris depuis janvier 2015, est simple: l’éloignement systématique, immédiat et sans concessions des étrangers radicalisés. L’islamiste radical n’a aucun droit à se maintenir en Europe. Dans les cas où les étrangers sont sous contrôle judiciaire, l’éloignement doit être opéré en concertation avec les autorités des pays d’accueil qui ont souvent moins de scrupules que les Européens pour incarcérer les terroristes.

Cinquièmement, l’efficacité de la guerre anti-terroriste doit être menée dans les règles de l’Etat de droit, mais elle ne peut être «empêchée» par les libertés publiques. Le gouvernement a fait des efforts louables avec l’adoption de la loi du 24 juin 2015. Cependant, et nous le demandons depuis janvier 2015 et l’affaire de Charlie Hebdo, il convient de réfléchir à la mise en place d’une détention administrative préalable à la procédure judiciaire, sur le modèle de la législation israélienne qui a fait ses preuves. Le droit pénal ne peut plus être seulement un droit répressif pour les délinquants, mais il doit aussi être un droit protecteur pour les citoyens.

 

Source: lefigaro

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