Après des mois coincés chez lui, incapable de subvenir aux besoins de sa famille, le chauffeur de camion de coton du Mali , Ibrahima Sangaré est ravi de reprendre la route après la levée des sanctions économiques qui lui a permis de reprendre les trajets longue distance vers les ports de Côte d’Ivoire.
Sangaré attendait avec une douzaine de collègues camionneurs de coton d’être traité par les douanes à un poste frontière poussiéreux mercredi dernier – parmi les premiers à traverser la Côte d’Ivoire depuis que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé le 3 juillet que les frontières avec le Mali pourrait rouvrir.
‘PREMIERS CAMIONS DE COTON’ du Mali
Le lendemain de l’annonce de la CEDEAO, Sangaré et les autres chauffeurs ont rempli leurs camions de balles de coton et ont commencé le voyage de 800 km de la ville malienne de Bougouni au port de San Pedro dans le sud de la Côte d’Ivoire.
« Nous sommes les premiers camions de coton à traverser ici », a déclaré avec fierté le chauffeur Siaka Traoré.
A partir de cette semaine, l’Office ivoirien des chargeurs (OCI), qui supervise le transport transfrontalier de marchandises, s’attend à ce que 150 à 200 camions transportant du coton du Mali atteignent les ports de San Pedro et d’Abidjan par semaine, a déclaré le directeur régional de l’OCI, Jacques Kouadio.
Les revenus de la reprise des exportations seront un coup de pouce bienvenu pour l’économie malienne, qui verra sa croissance chuter à 2,1% en 2022 contre 3,2% en 2021 en raison de l’impact des sanctions et des retombées de la guerre en Ukraine, selon les prévisions de la Banque Africaine de Développement.
Comme ailleurs, le Mali a connu une forte hausse du prix du carburant et des produits de base, tandis que le gouvernement fait également face à des coûts de sécurité élevés en raison d’une insurrection islamiste vieille de dix ans qui a pris le contrôle de pans entiers du nord et du centre, tuant des milliers de personnes.
La CEDEAO a levé les sanctions après que les dirigeants militaires du Mali ont proposé une transition de 24 mois vers la démocratie et publié une nouvelle loi électorale, mais elle a maintenu les sanctions individuelles contre les membres de la junte au pouvoir et du conseil de transition.
