La confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste sud-africain, alliés historiques de l’ANC, ont manifesté mercredi 27 septembre dans une dizaine de villes sud-africaines contre la corruption et la « casse sociale ».
Le président de la Cosatu, Sdumo Dlamini, avait assuré que cette grève nationale n’aurait « rien à voir avec la politique et les guerres de factions », mais qu’elle servirait surtout à « mettre le sort des travailleurs en lumière ». Sur le terrain, le ton était beaucoup plus tranché.
Avec leurs bannières et leurs pancartes, les membres des syndicats affiliés à la Cosatu sont venus dénoncer mercredi la corruption et la mainmise de certains puissants sur les ressources de l’Etat.
Comme beaucoup d’autres, Walter n’hésite pas à désigner des responsables. « Nous voulons que les Gupta partent ! Et nous voulons que Jacob Zuma démissionne », assène-t-il.
Malgré les consignes, la manifestation de la Cosatu et du Parti communiste a vite pris des airs de campagne avant l’heure.
« Leur chant veut dire qu’ils sont prêts pour Cyril Ramaphosa, explique un autre manifestant. C’est un intellectuel, il a toujours été l’un des dirigeants de l’ANC. Il aurait dû être président à la place de Zuma. On en a assez de la corruption ! D’être dirigés par quelqu’un qui n’a pas fait d’études ! Zuma est une marionnette ! Si Nkozasana Dlamini-Zuma prend la tête de l’ANC, le parti va exploser. C’est l’ex-femme du président, elle continuera de le protéger. Et les gens ont peur de ça. »
Zuma, nœud du problème
Pourtant, la plupart des manifestants se dise très attachés à l’alliance tripartite. Malgré sa lassitude, Penelope renouvelle son soutien au parti au pouvoir. « Je ne pense pas que la Cosatu va rompre son alliance avec l’ANC. C’est une structure solide. Le problème c’est le président, pas tout le gouvernement », souligne-t-elle.
A Johannesburg, c’est d’ailleurs Blade Nzimande, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur qui a pris la tête du cortège en sa qualité de chef du Parti communiste.