Surnommée « la Corée du Nord africaine », l’Erythrée est de nouveau dans la ligne de mire des défenseurs des droits de l’homme. Les diplomates réunis au Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme ont sévèrement critiqué la répression brutale des droits de l’homme, les disparitions forcées et la torture qui constituent l’ordinaire sous le régime de Issayas Afewerki.
Tous les quatre ans, les 193 membres des Nations unies font l’objet d’un rapport sur l’état des droits de l’homme dans leur pays. Cette semaine, c’était au tour de l’Erythrée, l’un des régimes les plus répressifs de la planète.
Depuis le tournant des années 2000, une chape de plomb a conduit en quelques semaines à la disparition pure et simple de toute opposition et de toute presse indépendante. Issayas Afewerki – isolé et sous sanctions – est devenu le dirigeant d’un régime qualifié par ses détracteurs de « paranoïaque ».
Au Conseil des droits de l’homme, les représentants de plusieurs pays s’en sont donnés à cœur joie devant l’ambassadeur érythréen, Tesfamichael Gerahtu. Disparitions forcées, arrestations arbitraires, tortures, populations forcées à l’exil ou à la fuite… le tableau des violations des droits de l’homme fait froid dans le dos.
L’ambassadeur Tesfamichael Gerahtu s’est défendu en affirmant que les accusations formulées contre son pays cachaient des motivations politiques. Il a juré, sans rire, qu’il n’y avait pas de censure des médias dans son pays. Un pays où seules la radio et la télévision nationale sont autorisées.
Jusqu’à présent, l’Erythrée n’a toujours pas autorisé le rapporteur spécial du Haut Commissariat aux droit de l’homme à se rendre à Asmara.