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L’environnement politique et militaire oblige IBK à mettre en berne son orgueil

Si l’armée malienne avait réussi son offensive à Kidal, nul doute que les accords de Ouagadougou auraient continué d’être  malmenés. Hélas, l’environnement politique et militaire oblige IBK à mettre en berne son orgueil. Certes, sa méfiance vis-à-vis de la médiation de la CEDEAO au regard des accointances réelles ou supposées du médiateur avec les rebelles est compréhensible. Mais, la CEDEAO et la communauté internationale tiennent à cette médiation et aux accords de Ouagadougou. De plus, Bamako fait face à des ennemis qu’il n’arrive pas à battre par ses propres moyens.  De ce fait, IBK est obligé d’avoir une autre grille de lecture de la situation. Il n’est pas en position de force et n’a pas vraiment d’autre choix que de se soumettre à la ligne de conduite de la communauté internationale.

 

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En déclarant soutenir les accords de Ouagadougou, IBK fait donc contre mauvaise fortune bon cœur. Reste à espérer après tout que la nouvelle dynamique dans laquelle se trouve Bamako permettra de renouer le fil d’un dialogue franc et sincère sur la question du Nord du pays. La communauté internationale doit s’y impliquer à fond. L’Union africaine n’entend certainement pas être en reste dans la résolution de cette crise. C’est probablement la raison pour laquelle son président en exercice, le président mauritanien, vient de recevoir le MNLA. Mais, il faut également croiser les doigts pour que la démultiplication des initiatives ne mène pas à une dispersion des énergies, à une cacophonie préjudiciable à la quête d’une solution rapide et durable. En tout cas, si cette situation d’incapacité à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du pays devait perdurer, il faudrait craindre pour la démocratie malienne. En effet, l’orgueil blessé des populations peut les amener à réclamer les têtes de leurs dirigeants et cela peut aggraver l’instabilité ou servir d’alibi à l’armée pour revenir sur la scène politique. Et même si le pays parvenait à échapper à tout cela, il faudrait craindre qu’à la fin de ses mandats légaux, IBK, atteint par le virus ambiant du tripatouillage constitutionnel, soit tenté de porter le coup de grâce à la démocratie en voulant se maintenir au pouvoir sous prétexte de n’avoir pas eu le temps nécessaire pour réaliser ses chantiers comme on l’a déjà vu sous d’autres tropiques. C’est dire l’étendue des risques qui guettent la démocratie malienne dans ce jeu trouble. Il faudra donc se hâter de trouver une solution durable à cette crise qui n’a que trop duré.

 

Source: « Le Pays »

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