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L’énergie solaire conquiert les mines, à Montagne d’Or comme ailleurs

A l’instar du projet Montagne d’or en Guyane, les mines s’intéressent de plus en plus à l’énergie solaire pour alimenter leurs opérations. Mais le projet guyanais reste l’un des projets mondiaux qui recourrait le plus largement, en proportion de ses besoins, à cette énergie renouvelable.

A l’issue du débat public tenu en 2018, la Compagnie Montagne d’Or, promoteur du projet éponyme de mine industrielle en Guyane, avait annoncé renoncer à se raccorder au réseau électrique régional pour lui préférer la construction d’une centrale solaire sur le site. Il s’agirait d’installer un parc solaire capable de répondre à 80% au besoin de 20 mégawatts (MW) en continu. Soit une capacité totale installée avoisinant les 100 MW, comprenant des capacités de stockage lithium-ion et une centrale d’appoint fonctionnant au gazole. Des solutions sont étudiées pour augmenter la capacité de stockage, y compris une option de pompage des eaux de résidus fonctionnant comme une mini-Step (station de stockage d’énergie par mpompage). Le coût de la centrale est évalué à 200 millions d’euros, et le coût énergétique global serait, selon CMO, inférieur à celui du raccordement et de la consommation de l’électricité du réseau. Que vaut cet engagement, en comparaison des projets solaires d’autres miniers ? Il est en réalité assez ambitieux.

Des précurseurs du solaire minier en Australie

L’Australie a lancé le mouvement dès 2015. La mine de cuivre et d’or DeGrussa (Sandfire Resources) a construit avec Juwi (participation rachetée par la française Neoen) une centrale solaire de 10,6 MW (34 000 panneaux PV) et 6MWh de stockage en batteries li-ion capable de fournir, en pleine journée, 90% des besoins du site, qui reste couplé à la centrale au diesel existante de 19MW. La mine de bauxite de Weipa (Rio Tinto) a inauguré en 2015 sa centrale solaire de 6,7 MW, qui couvre 20% de ses besoins en crête.

D’autres projets sont en cours, comme à Nova Operation (mine de nickel-cuivre-cobalt d’Independence Group) qui a signé fin 2018 avec Zenith Energy pour une centrale hybride de 26 MW, dont la part de solaire a été précédemment évaluée à 6,7MW. Sur la mine de Granny Smith, le sud-africain Gold Fields prévoit d’installer 20 000 panneaux solaires d’ici fin 2019 pour une capacité de 8 MW (stockage 2MW) sur une capacité totale installée de 24,2 MW (principalement au gaz).

La mine d’or d’Essakane, au Mali, recourt au solaire pour environ 7% de ses besoin énergétiques depuis 2018. Via un partenariat  avec Eren (Total), Iamgold a accès à une capacité solaire installée de 15 MW crête, qui vient s’ajouter aux 57 MW de la centrale au fuel lourd. Ce site compte quelque 130 000 panneaux photovoltaïques sur 22 hectares. Il a créé 40 emplois pérennes. Au Mali toujours, Resolute Mining envisage, d’ici fin 2020, de remplacer la centrale au diesel de 28 MW de sa mine de Syama par une centrale hybride de 40 MW avec Ignite Energy Projects, sans détailler la part du solaire.

Le Chili en route vers les renouvelables

Les projets les plus ambitieux se situent désormais au Chili. Antofagasta et Barrick Gold, qui y exploitent le cuivre, ont signé en juillet 2018 un accord pour alimenter la mine de Zaldivar à 100% en énergie renouvelable (un mix hydro, solaire et éolien). Le contrat avec l’énergéticien Colbun doit prendre effet en 2020 pour dix ans. Mais il y a une différence majeure à prendre en compte. Il s’agit là d’un site relié au réseau électrique national. Sachant que Colbun a aussi des centrales au gaz et au charbon, il s’agit en réalité d’un contrat d’énergie verte et non de capacités dédiées, ce qui change un peu la donne. Barrick gold précisait à cette occasion qu’en 2017, les énergies renouvelables répondaient à 10% de la demande énergétique de ses mines dans le monde. Sur un modèle similaire, Codelco a lancé un projet de grande ampleur sur sa mine de Gabriela Mistral : une centrale solaire de 34 MW couvrant 80% de la demande du site.

Un rapport du Columbia Center on sustainable investment(Université de Columbia) estime qu’avec la baisse des teneurs et la hausse de la demande en métaux, les besoins énergétiques du secteur minier mondial vont augmenter de 36% d’ici 2035.  Sur les 12 projets d’énergies renouvelables devant alimenter les sites miniers situés hors-réseau, 7 sont auto-financés.

Des projets de taille raisonnable

La superficie des centrales solaires dédiées aux mines reste raisonnable, rapporté à la superficie globale des mines. A titre de comparaison, l’énergéticien allemand EnBW vient d’annoncer un projet de parc solaire près de Berlin, sur une surface de 164 hectares. La capacité installée sera de 175 MW, ce qui en ferait le plus grand parc solaire d’Allemagne. La Chine, et désormais l’Inde, ont en projet des fermes solaires de plusieurs milliers de mégawatts, qui s’étendent sur près de 50 km2.

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