Le collège électoral est convoqué pour le 29 mars prochain. La date limite de dépôt des candidatures aux élections législatives était prévue pour le 13 février 2020, la proclamation de la liste validée par la Cour constitutionnelle interviendra le 27 février.
L’Assemblée nationale est composée de 147 sièges dont les membres sont élus pour 5 ans selon un mode de scrutin mêlant scrutin uninominal majoritaire à deux tours et scrutin plurinominal majoritaire.
Pour ces élections, ils seront 147 sièges à pourvoir dans 55 circonscriptions électorales correspondant à un siège par tranche de 60 000 habitants, avec un député minimum et un autre supplémentaire pour une éventuelle tranche restante de 40 000 habitants. Ces circonscriptions sont pourvues pour celles d’un seul siège au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, et pour celles de plusieurs sièges au scrutin plurinominal majoritaire à deux tours via des listes bloquées.
Les électeurs votent pour un candidat ou une liste de candidats, et celui ou celle arrivée en tête avec plus de 50 % des voix au premier tour est élu. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats ou listes arrivés en tête, et celui ou celle recueillant le plus de voix est élu.
Parmi les systèmes électoraux, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un vote simple sans pondération se déroulant sur deux tours au maximum.
Au premier tour. On compte alors le nombre de voix obtenues par chaque candidat. Si un candidat ne recueille pas la majorité absolue (plus de 50 % des suffrages exprimés, on organise un second tour, généralement une ou plusieurs semaines plus tard, avec souvent un nombre plus réduit de candidats.
Au deuxième tour, le candidat qui recueille le plus de voix (majorité relative), parmi les suffrages exprimés, est élu.
Cependant, plusieurs acteurs interviennent dans le processus électoral à des niveaux divers et des rôles différents mais tous doivent contribuer à la bonne organisation et à la participation massive des citoyens.
LE NOMBRE DE DEPUTES PAR CIRCONSCRIPTIONS
55 circonscriptions pour 147 députés
Les 147 députés de la prochaine législature se répartissent entre les 54 circonscriptions électorales en tenant compte des dispositions de la loi électorale.
Le district de Bamako a 14 députés dont 2 députés en Commune I, 3 en commune II, 1 en Commune III, 2 en Commune IV, 3 en Commune V, et 3 en commune VI.
La région de Kayes : 03 députés, Kita : 04, Bafoulabé : 03 ; Kénieba ; Nioro ; Yélimane et Diéma 02 députés chacun.
Ségou 4 députés, Bla : 2, Tominia : 3 députés, San : 2 députés, Baraoulé ; Niono et Macina 1 député chacun.
La région de Sikasso a 25 députés dont 7 députés pour Sikasso, 6 pour Koutiala, 4 pour Bougouni, 2 députés pour Kolondiéba, Yanfolila, Yorosso et Kadiolo.
Tombouctou : et Diré 1 député chacun, 2 députés pour chacune des circonscriptions de Goundam et Niafunké et 1 députés pour Gourma Rharous.
Koulikoro : 2 députés, Kati : 7 députés, Dioila : 5 députés, Kangaba : 1 député, Banamba : 2 députés, Kolokani et Nara 3 députés chacun.
Mopti ; Badiangara ; Bankass ; et Koro 3 députés chacun. Douentza en a 4 ; 2 députés pour les chacune des circonscriptions électorales de Djenné et Teninkoun. Youarou : 1 député.
Les législatives et la sécurité
Certains responsables des partis politiques émettent déjà des réserves sur la bonne tenue de ce scrutin. Ils s’inquiètent en revanche sur la possibilité de la tenue du scrutin sur tout le territoire national. Toutefois, le ministère de la Sécurité a annoncé le renforcement du dispositif déjà mis en place lors de l’élection présidentielle. Il faut souligner que la tenue de ces élections participe à l’effort des autorités en cours pour que les opérations militaires face à la propagation djihadiste aillent de paire avec une action politique rétablissant l’autorité de l’Etat.
LEGISLATIVES DU 29 MARS
Pourquoi la CMA n’était pas d’accord
La CMA avait émis des réserves sur sa participation aux législatives. Elle avait exigé le respect des statuts pour les régions nouvellement créées par la loi 2012.
Un refus dont d’aucuns justifient le bienfondé puisque conforme à la Constitution et à l’application de l’APR. La loi, rappellent des spécialistes, crée des cercles et des communes pour les régions de Ménaka et de Taoudéni qui sont déjà fonctionnelles. D’où cette interrogation : Pourquoi violer cette loi 2012 en connaissance de cause si elle causera plus de torts, que de bien pour le Mali mettant ainsi dans l’embarras la communauté internationale ?
Selon des spécialistes, l’insistance du gouvernement à vouloir en tout état de cause organiser ces législatives le 29 mars prochain, est une violation flagrante de la résolution, de l’accord de paix et même de la Constitution de 1992.
Cependant on peut comprendre par ce refus de la CMA, du fait qu’elle souhaite que l’on augmente le nombre de circonscriptions administratives afin de permettre d’améliorer la représentation des populations du nord au sein de l’Assemblée nationale. Comment dans ces conditions, peut-on objectivement procéder à la convocation d’un collège électoral pour l’élection de députés à l’AN, en ignorant superbement les dispositions précitées ?
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune